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À quoi ''pense'' IOG?


Selon ses courtisans, bien sûr, il est en train de penser pour le bien de nous tous. Certains iront jusqu'à jurer, une main sur le cœur, l’autre sur le saint Coran qu'il est en train d'imaginer des solutions avant-gardistes de sortie de crises ou du marasme économique, non seulement pour le pays, mais pour la région entière (exemple: la Somalie) pour l'Afrique et même pour le reste du monde. Selon le registre de la longévité au pouvoir, il doit maintenant appartenir à la liste des ''sages'' de cette planète. Non?

Soyons sérieux. En dehors de ses obligés, on peut dire (et constater un peu plus chaque jour qui passe) que rien de bon ne sort, ni de sa tête, ni de sa cour. Au contraire. Depuis longtemps déjà, le locataire du bunker de Haramousse est entré dans une sorte de spirale sans issue. Depuis longtemps déjà, il a mis le pilote automatique et fonce droit devant, sur le mur...

Depuis fort longtemps déjà, notre homme est isolé par son entourage qui l'a placé au centre de plusieurs cercles concentriques infranchissables et hermétiquement clos à tout bon sens.

Les cercles du pouvoir sous IOG Dans le premier, ses proches veillent au grain. Pas âme qui franchisse ce rempart. Dans le second, ses fidèles (hommes de main importants) font le chien de garde, ou plutôt les hygiènes-bergères. Dans le troisième, ses obligés du moment, se livrent des guerres sans merci pour les miettes qui traversent les deux premiers cercles. Paradoxalement, la plupart des membres seniors de son ''gouvernement'' dont le premier ministre se retrouvent dans ce cercle! Je dis bien, paradoxalement, simplement parce que je compare cette situation à la normalité. Ici se retrouvent la plupart de ceux que nous croyons ''importants'' et qui ont pour  mission (entre autres) de nous injecter de puissants sédatifs. Puis, il y a un quatrième, celui des petits commis et des petits exécutants à la pige. Dans ce dernier cercle du ''pouvoir'' se retrouvent ceux qu'on appelle les ''élus'' et les membres juniors de l’exécutif. Oui. IOG est bien encerclé!

Mais la guerre intestine fait rage et peut dégénérer, comme on l'a vu, en match de boxe jusque dans la salle du conseil de ministres, à son nez et à sa barbe. Ce sera peut être notre chance de salut...

 Autour de chaque rempart, c'est la guerre entre ceux qui veulent accéder aux cercles intérieurs et ceux qui y sont déjà et qui défendent les privilèges y sont associés: leur «casho» en d'autres mots. La même guerre se livre d'ailleurs entre ceux qui sont dans le même cercle et qui essaient de s'éliminer: chacun, sachant que trop de monde autour de soi diminue sa propre part.

Dans le système IOG, le titre ou le grade ne définit pas l’entrée dans l'un ou  l'autre de ces cercles. Autrement dit, le pouvoir d'un officiel ne se mesure en terme de l'importance du poste occupé mais en terme d'une logique toute iogéenne. À titre d'exemple, le général Zakaria est dans le 2ème cercle alors que son supérieur hiérarchique, le CEMGA (Chef d'état-major général des armée) le Général Fathi appartient au 3ème!

Les anecdotes qui illustrent la situation de la cour d'IOG III alimentent les chroniques car toutes les histoires (même les plus secrètes)  finissent par débarquer dans les mabrazes et dans les dans les oreilles et des fois, les yeux de tous. Beaucoup de djiboutiennes et de djiboutiens se souviennent bien des propos pour le moins désobligeants tenus par le fonctionnaire Djama Haid (aka 'le Beauf') à l'égard de M. Dileita, celui qui porte le pompeux titre de premier ministre, lors de la soi-disant cérémonie d'investiture du soi-disant candidat IOG par la soi-disant UMP dans l'arène l'ex-club hippique.  Souvenez-vous, c'était lors des préparatifs du dernier simulacre d'élections présidentielles, en présence de plusieurs centaines de personnes! 

Comment est-ce possible qu'un fonctionnaire (sur le papier) humilie le premier ministre (sur le papier)? Parce que les papiers ne valent rien dans la ''république'' iogéenne. Le Beauf' appartient au 1er cercle et Dileita au 3ème. Un point, c'est tout!

Tout ça pour dire que dans cette histoire de cercles, IOG est totalement coupé de la réalité car ces cercles sont autant de filtres réducteurs ou amplificateurs qui changent la réalité, selon le besoin de leurs occupants. Je crois qu'on peut comprendre aisément combien est loin de la réalité quelqu'un dans cette situation, malgré toute sa bonne volonté, son sens du devoir et son patriotisme originels. Hélas dans le cas  d'IOG, en plus de tout ça, bonne volonté, sens du devoir et patriotisme sont autant de qualités que personne ne lui reconnaît. Alors, imaginez!

Cette histoire de cercles concentriques et de guerre intestines pour l'accès à la plus grosse part du gâteau illustre bien le présent et ne présage pas d'avenir rose. Alors intéressons-nous au passé pour comprendre de façon encore plus complète la situation de l'homme qui nous mènent droit au mur.

Posons-nous, entre autres, cette question: IOG a-t-il été cet homme que je viens de présenter, depuis le début, ou,  a-t-il changé et, dans l'affirmative, depuis quand?

Selon moi, la répondre est OUI et NON.

Commençons par l'affirmative. Oui. IOG a changé. Ou plutôt, disons que le pouvoir sans limites l'a transformé un tantinet car même s'il n'est pas, foncièrement et surtout, volontairement, un autre homme, on peut observer un changement: il est entrain d'augmenter la vitesse à laquelle il nous mène droit sur le mur!

Passons ensuite à la négative. Au début, comme tous les dictateurs, l'ex-chef de la police politique de son oncle-président puis, lui ayant succédé, a profité de son arrivée (officielle) au pouvoir suprême pour enterrer, en quelque sorte, le passé (même si pour moi le passé c'est son oncle ET lui-même).

Enfin bref, la privatisation à outrance, c'est lui. L'arrivée ''d'investisseurs'' en provenance du Golfe (comme Lotha, Dubai Port Authority, etc.) c'est encore lui. Le semblant de retour à la normalité ou même à une certaine prospérité, au tout début des années 2000, c'est lui. Le retour des salaires des employés de l'état qui arrivent à presque chaque fin de mois, c'est encore lui. Des constructions publiques (entre autres, des écoles) ici et là, c'est lui... Le début des années 2000 ou l'âge d'or du règne d'IOG, on les a connu.

Mais, dictateur, il est et, dictateur, il restera, IOG. Et comme tous les dictateurs, de Néron à Hitler, son parcours en trois temps qui conduit droit vers le mur, est classique du genre.

Temps 1 : un dictateur, ça ''construit''.
Chez nous, sous le 1er règne d'IOG (ou IOG I) je le disais plus haut, plusieurs chantiers sont sorties de terre et un semblant de dynamisme économique s'était même profilé à l'horizon. Il ne faut pas oublier qu'il nous a souvent promis du vent (Madinat-a'-Nour ou la Ville-lumière, le pont enjambant la Mer Rouge, Les gratte-ciel du Q2, l'accord de paix avec le FRUD de Dini, etc.) . Cependant, malgré le résultat final, il faut avoir la décence de reconnaître les faits: IOG I a fait mirroiter quelques espoirs (même si nous savons le comment et surtout, le pourquoi des choses).

Oui. Nous le savons. Il avait vendu sans appel d'offre presque tout le patrimoine de la nation et loué des bases militaires à tous ceux qui passaient. Et... avec le fruit de ces opérations, il a saupoudré des miettes ça et là pour s'acheter un répit, le temps de s'installer solidement. Un classique de l'abécédaire du dictateur classique, quoi!

Temps 2 : un dictateur, ça s'enrichit en pillant.
Même si ce n'est pas vrai pour certains (exemple: Fidel Castro) un dictateur classique et ses proches s'enrichissent à outrance en pillant les biens publics (exemple: IOG, Ben Ali, Mubarak, etc.). Avec IOG, ça crève les yeux. Ceux parmi vous qui avez eu la chance de rencontrer ceux comme Boreh qui naguère ont eu l'imprudence de s'associer à lui, avez sûrement des  anecdotes et des exemples à gogo. À ce propos, si le sieur Boreh est une vraie victime (il faut lui donner le bénéfice du doute) il devrait écrire un livre. Avec son argent, il peut se payer un pigiste... et, ce faisant, il rendrait un vrai service au pays qui l'a vu naître (et qui l'a enrichi). Ce faisant, il méritait une vraie place dans l'opposition, le sieur Boreh...

Warabe ma dhergo. Allow!IOG II ou IOG-argent. Damned...! Qui a dit que l'argent n'avait pas d'odeur? L'odeur de la fortune d'IOG a attiré beaucoup de monde souvent peu fréquentable à Djibouti. Je lisais ces jours-ci une histoire qui pourrait inspirer une nouvelle fable à Jean De La Fontaine qui commencerait par ces termes: «un gigolo ivoirien, par l'odeur de l'argent d'IOG alléché, entra par effraction au bercail d...» Je vous laisse continuer.

Temps 3 : un dictateur, ça détruit.
À part son bunker et les constructions personnelles de ses proches et obligés, dites-moi quelque chose qui tient encore débout. IOG a détruit et continue de détruire le pays. Il a détruit (et détruit toujours) par les armes (tout le nord du pays, certains autres endroits ciblés dans le reste, etc.).  Depuis 35 ans, il a détruit (et détruit toujours) physiquement ou de façon systémique l'élite et les forces vives de la nation. Mais il n'y a pas que la violence physique. Il y a aussi la mal-gouvernance, le pillage, l'asphyxie économique, etc. Santé, éducation, infrastructure, voirie... plus rien ne tient debout.

Pire encore, tel un Néron, il détruit par le feu tout ce qui pourrait un jour le compromettre. Ainsi, le nombre d'édifices publics ayant brûlé et dont l'enquête sur l'incendie n'a conduit à aucune arrestation ne se comptent plus et... ils ont une choses en commun: ils abritaient des archives! Le nombre d’habitations populaires souvent en concession provisoire ayant mystérieusement brûlé sont également légion. Tous les djiboutiens vous le dirons, les endroits ciblés par ces incendies mystérieux ont une chose en commun eux aussi: ils sont très bien situés! Et comment finissent ces espaces ''libérés''? Ils sont revendus à rabais à IOG et les siens.

Voilà où nous en sommes: temps 3 du règne. Physiquement, économiquement et même émotionellement,  tout chez nous, est en lambeaux et à moins d'un autre miracle, cet homme nous conduit au mur, à la vitesse grand V. Alors, revenons à la question titre de mon article: que se passe-t-il dans la tête d'IOG?

À l'instar de ses semblables, il semble qu'IOG sombre dans l’irrationalité en raison de son isolement sans doute (cf. les cercles du pouvoir) mais aussi en raison de sa nature égocentrique et imbue du culte de la personnalité.

En effet, s'il était le moindrement rationnel, IOG ne s'en prendrait pas à de simples citoyens comme Houssein Ahmed Farah. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.

La première raison est que cet homme (Houssein A. F.) n'a commis aucun crime. La preuve? Son dossier d'accusation est éloquent: il est tout simplement vide. Donc, quand on est rationnel, et même si on ne les aime pas, on ne laisse pas son système incarcérer des citoyens innocents.

La deuxième raison? Houssein est journaliste et membre d'une association qui milite pour les droits de la personne, la LDDH de notre très regretté Jean-Paul Noël Abdi (AHUN). S'il était un tant soi peu rationnel, IOG ne s'en prendrait pas aux journalistes indépendants (qui devraient être considérés comme une source inestimable d'information pour lui). S'il était rationnel, il ne s'en prendrait pas à celles et ceux qui militent pour les droits de la personne car leurs arrestations ne passeraient pas sous silence et cela pourrait fort l'embarrasser quand il viendra quémander à Paris, à Bruxelles ou ailleurs.

La troisième raison? Houssein est le frère de Daher Ahmed Farah. La vraie raison de l’arrestation de cet homme à la santé fragile et son seul ''crime'', selon moi, semble être ce dernier point car IOG nous a habitué à détruire à tout prix ceux qui osent contester son leadership. S'ils sont introuvables ou inatteignables personnellement, il détruit leurs proches.
Ça, c'est du pur IOG.

«À mon pouvoir d'inspiration divine
tu ne penseras point.

Si tu le faisais,
à ma colère  sans limites,
tu goûteras.
Si tu es inatteignable,
à ta famille je ferai payer»


Incohérent et irrationnel, invariable et égal à lui-même, ainsi semble ''raisonner'' la tête d'IOG III.

Houssein Ahmed Farah est un citoyen djiboutien innocent. Il est journaliste et membre d'une association de défense des droits de la personne. Il est également frère de DAF, un opposant à son régime.  Voilà un exemple qui présente bien IOG III et qui brosse bien un portrait de se passe dans sa tête : irrationalité, esprit de vengeance, égocentrisme, narcicisme, nombrilisme, etc.

À cela, IOG ajoute un autre caractère du dictateur démoniaque: le manque total de compassion. Lui qui, supposément, adresse 5 prières par jour à Allah, que fait-il de la compassion?

Qarshiile, Jean-Paul Noël Abdi, Jabha, Hassan M. Hassan.... Comme beaucoup de prisonniers politiques présents ou passés, Houssein a la santé fragile.

Hassan A. Aden
hassan.aden@ncf.ca

* Si quelques bogues se sont glissés dans cet article, je les enleverai dans les jours qui viennent.

Commentaires

  1. Je vous lis dépuis un bon moment....vous devriez écrire des livres créer une page facebook pour profiter de vos analyses pertinentes un max de gens....bravo

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  2. Merci cher lecteur ou lectrice.

    Facebook et les autres "réseaux sociaux" se donnent beaucoup de droits (que les utilisateurs ignorent souvent) sur tout le contenu de tout ce qui y circule. Même si j'ai une page facebook, je n'y publie jamais rien. Elle me sert uniquement à retrouver des amis.

    Mais... Je compte écrire un livre ou deux, un jour.

    RépondreEffacer

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