Passer au contenu principal

Hommage à Osman Miguil

C'est avec stupéfaction que j'ai appris le décès du Dr Omar Osman Rabeh, le 17 avril 2013. Depuis, je suis en train de préparer un hommage à ce grand combattant pour la liberté. 

Ne sachant pas par où commencer et cherchant des brides d'informations dans ma mémoire, dans mes tiroirs et  auprès d'autres personne, depuis cette date, me parvient la nouvelle de la mort d'un ami et collègue : Osman Miguil Waiss. Inna Lilaah wa inna Ileyhi rajicuun. Puisse Allah donner réconfort à la famille et à Osman le paradis Firdaws. Amin.

Un vibrant hommage à cet illustre syndicaliste décédé a été publié dans les média par deux camarades: Farah Abdillahi Miguil et Souleiman Ahmed Mohamed. Voici ce document :


Hommage à Osman Miguil Wais
Par Farah Abdillahi Miguil et Souleiman Ahmed Mohamed
Djibouti, le 21 avril 2013


C’était le mardi 16 avril 2013 qu’Osman Miguil Waiss nous quittait pour toujours emporté par une crise cardiaque. Ecrire ou ne pas écrire. Témoigner ou ne pas témoigner. Evoquer ou ne pas évoquer. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas être fidèle. Autant d’interrogations qu’il a fallu affronter.

Nos rapports …

Osman et moi (Farah) étions des camarades de promotion au Lycée de Djibouti. Le bac en poche en juin 1988 nous sommes partis en France pour poursuivre nos études universitaires. Lui a Bordeaux et moi à Reims. De retour au pays, nous sommes devenus des collègues en nous engageant dans l’Education. Lui comme professeur de français et moi comme enseignant de mathématiques.

Osman et moi (Souleiman)avions vécu des longues nuits de détention, condamnés à rester éveillés dans des conditions épouvantables. Je retiendrai de lui cette capacité de résistance, cette clairvoyance à toute épreuve, cette aptitude à garder la tête froide dans des situations extrêmes et à ne jamais perdre de vue la mesure des enjeux. Ce qui lui a valu de ma part et depuis lors le surnom de « l’os miguilus).

Osman était, pour nous deux, à la fois un camarade, un collègue, un ami et un frère irremplaçable.

Engagement syndical …

L’année scolaire 1995/1996 coïncida avec notre (Osman et Farah) engagement syndical, au sein du SYNESED (SYNdicat des Enseignants du SEcond Degré) appelé communément Syndicat des professeurs des collèges et lycées dont le 1er Secrétaire General est Souleiman. Osman avait été délégué syndical puis Secrétaire General Adjoint du SYNESED. Depuis, cette date une seule constance animait notre amitié et notre fraternité le partage d’un certains nombre de valeurs comme la défense de la dignité, des droits humains et des libertés fondamentales pour tout être humain. D’ailleurs, nous faisions partie des 11 enseignants qui ont été traduits en justice en 1997 pour activités syndicales. Il y avait chez lui cette force de caractère, cette assurance, cette conviction qu’un jour la justice et la démocratie sortiraient vainqueur.

Comme tous les syndicalistes Djiboutiens, Osman avait connu la prison, les arrestations, les interrogatoires, les intimidations, les suspensions de salaires. Et pourtant, sa foi était toujours restée inébranlable. Même si après la grande répression antisyndicale du pouvoir en place, il s’est montré discret, il était toujours là à nous prodiguer des conseils en nous disant que c’était un devoir de continuer le combat pour la justice et la démocratie.

 Parcours professionnel

Apres avoir été enseignant de français puis proviseur-adjoint au Lycée de Djibouti, il avait été successivement conseiller du Ministre de l’Education puis celui de la Santé. Il avait travaillé sous la responsabilité de trois ministres comme conseiller. Malheureusement tous ont eu le même reflexe celui de suspendre son salaire. Pourtant, malgré toutes les difficultés, malgré tous les obstacles, malgré toutes les pressions, Osman était toujours debout, affable, fier et digne.

Relation avec autrui …

Osman avait le sourire facile, le contact facile. Il avait cette propension et cette intelligence de trouver la fréquence et les mots justes pour dire les choses sans fard mais sans choquer. Il avait cette liberté de parole et de pensée, denrée rare par le temps qui court.

Osman avait le verbe facile au service d’une grande culture générale. Une qualité appréciée par tous ceux qui l’ont connu et approché. C’était un être social par excellence. Toujours prêt à aider son prochain. Osman était un être sans apriori. Il avait un sens très développé du consensus et des compromis. C’était un être plein de tolérance.

Osman symbolisait ce trait d’union entre les différentes couches sociales par sa sociabilité, sa simplicité et sa compréhension des autres. Osman était une passerelle entre les différentes sensibilités. C’était l’ami de l’artiste, de l’intellectuel et du simple citoyen.

Sa femme a perdu un mari, ses enfants ont perdu un père. Ses parents ont perdu un fils. Ses frères et sœurs ont perdu un grand frère. Et une grande majorité d’entre nous ont perdu un ami cher. Mais surtout la disparition d’Osman constitue une grosse perte pour le pays.


Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Qui est quoi?

Comme je m'y attendais un peu, mon article sur les autochtones de Djibouti a provoqué une avalanche de réactions. Certaines ont été laissées en commentaires dans le blog lui-même (je vous laisse le soin d'y jeter un coup d'œil) et d'autres m'ont été envoyées directement sous forme de courrier électronique. J'ai même reçu quelques menaces (indirectes). J'ai donc jugé bon de revenir sur le sujet non pas pour changer de cap, mais pour le maintenir! Chers compatriotes, ce qui est bien dommage, c'est que la plupart des réactions proviennent de parfaits anonymes. Ce genre d'attitude me rappelle les «shadirré» , ces tristement célèbres indics qui dénonçaient les leurs aux français pendant les années de la lutte pour l'indépendance, en se cachant derrière un voile noir (shadir). Ceux qui se cachent sont des «shadirré». Rien de moins. Sinon pourquoi cachent-t-ils leurs identités? Pourquoi cachent-t-ils leurs visages et leurs noms? C'est simple.

SOOMAALI IYO XABASHI

A) HORDHAC: Qoraalkeygan waxa sobobey Prof. Cabdi Ismaaciil Samatar oo ka hadlaya waxa ugu magac daray “Gardarrada Ethiopia & Xasuuqa shacabka Soomaaliyeed” oo aan dhowaan ka daawaday shabakadda Saylicipress.net. Shirkaas oo la qabtay, sida sawirka ka muuqata, 2007dii, laakiin anigu dhowaan aan daawaday. Inkasta oo murtida hadalka C.I. Samatar (oo ah aqoonyahan weyn ah) aan u qushuucay, hase yeeshee waxaan ka soo horjeedaa in uu nin heerkaas ihi istimaalo ereyga Itoobiya! Walaaca aan ka qabo isticmaalka ereygaa (oo maanta la iska qoro amma la’iskaga dhawaaqo fiirsi la'aan) iyo cawaaqibka dambe ee uu ku yelandoono jiritaanka iyo qarannimada Soomaalida ayaa keenay inaan qayladoontan idiin soo qoro. Bal markaa, waxaan idiin soo hormarinayaa shantan su'aalood. Horta ereyga Itoobiya (Ethiopia) goormaa la sameeyay? Ayaa sammeeyay? Ujeedadee laga lahaa, walina laga leeyahay? Guud ahaan, iyo gaar ahaanba, ayay dani ugu jirtaa isticmaalkiisa? Qofka soomaaliga ah, meeshuu do

Qui est prêt pour remplacer IOG?

En lisant ici et là l'actualité sur notre pays, en provenance aussi bien du régime que de toutes les oppositions, une question m'est venu à l'esprit : « qui est prêt à remplacer IOG, aujourd'hui? ». Certains souriront. Moi, pas! Voici pourquoi. Chers compatriotes de gré ou de force, un jour, IOG va partir . Rappelez-vous : Menghistu, Syad Barreh, Arap Moi, Hassan Gouled... Ils sont tous partis. D'une manière ou d'une autre. Si M. IOG partait aujourd'hui, qui pourrait le remplacer sans heurt. Sans violence. Sans une autre guerre civile. Sans verser une goutte de sang. Cette question m'a beaucoup cuisiné, tellement la réponse est loin d'être évidente, pour moi en tout cas. Qui est assez rassembleur tout étant crédible? Qui a un passé sans taches? Qui est compétent et honnête, à la fois?.. Qui mérite d'être notre prochain président? Dans notre région troublée, des hommes comme Syad Barreh et Menghistu ont quitté le pouvoir par la porte de servi