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Djibouti: Éducation Nationale (part.2)


A. Le maître, hier


Le maître était aussi un exemple de réussite sociale. Il était propre, il était beau. Il était toujours habillé de manière adéquate et souvent avec goût et sobriété, à la fois. Il habitait une belle maison et avait souvent une voiture! Je me rappelle cette génération de maîtres que j'ai connu en arrivant dans le primaire à l'école du Stade et auxquels je voulais (et ai réussi à) ressembler : Mohamed Djama Abdi “Gahnoug”, Hassan Guirreh, Kassim Said, Ahmed “Abdi-Bissad”, Mohamed Osman Houfane (qui a rejoint le FLCS par la suite) et bien d'autres jeunes maîtres de cette époque.

Qui n'a pas connu (et imité) parmi les anciens, des sportifs comme Aden-Dheere (AHN) ou Fouad Salem qui ont fait vibrer le stade et l'estrade dans leur temps... Qui n'a pas connu l'artiste-architecte-paysagiste unique en son genre, Djama-maître (AHN) qui a verdi l'aridité des cours de récré partout où il est passé. Quel "jeune maître" n'a pas connu des sages comme Ali Ibrahim Mohamed, Osman "Gadhle" ou Barkad Arreh (AHN) qui avaient toujours le bon conseil pour calmer nos ardeurs de “jeunes premier” qui voulions tout changer tout de suite. Ah! Et ces mécanos dans le sang comme Antoine Natalis (Tony AHN) ou Omar Farah Guerdon qui ont su rendre une seconde jeunesse à n'importe quelle guimbarde!

Les exemples sont nombreux. Trop nombreux pour nommer tout le monde et la mémoire flanche un peu. Qu'ils me pardonnent et que leurs proches me pardonnent mais je tarirais jamais d'éloges devant ces hommes.

Ces hommes? Oui, le maître était souvent un homme dans le temps. Mais les femmes aussi avaient, quoique minoritaires, leur lot de pionnières. Par pudeur, je ne les nommerai. Je rendrai cependant un hommage posthume à notre regrettée Amina Aboubaker (Allah yir Hamu). Inspectrice, elle était discrète, humble, modeste. Personnellement, elle m'a souvent soutenu dans des moments de grandes tourmentes, comme elle a soutenu, du mieux qu'elle a pu, tous ceux et celles dans cette situation. Il faut signaler qu'elle a refusé (plus d'une fois) le poste de No.1 du premier degré de notre Éducation nationale. Que Allah, le tout puissant, ouvre bien grandes les portes du Paradis Éternelle à elle et à tous ces maîtres qui nous quitté. Amin. Selon la formule adaptée de Victor Hugo, ils ont « tracé leurs sillons et semé leurs gerbes ».

Cela dit, revenons au fil de mon article. Dans le temps, le maître (ou sa collègue du genre féminin que je me garderait d'appeler “maîtresse” pour éviter tout quiproquo quasi-blasphématoire; c'est pour cette raison que j'ai commencé, volontairement, et continuerai avec le genre masculin) était “quelqu'un”.

Ce maître d'hier, a façonné l'enfant que j'étais à un point tel que j'ai marché sur chacun de ses pas pour devenir son collège! D'ailleurs, je ne suis pas le seul à qui ce maître mythique a su insuffler une véritable vocation. Dans ma génération, les exemples sont légion.

En résumé, voilà le maître, hier. Le maître d'hier, il incarnait tout cela. Hélas, cette image a commencé à se mourir graduellement à partir de 1977. Que s'est-il passé ?


B. Le commencement de la fin et le règne de l'absurde.

Tout d'abord, la saignée. Certains maîtres qui avaient une parenté dans le gouvernement de transition de Abdallah Kamil ou, qui étaient dans le giron de Gouled, ont profité massivement de la djiboutianisation du pays pour se trouver d'autres postes mieux rémunérés et moins fatiguants dans d'autres ministères. Ou, dans certains cas, les plus jeunes, sont retournés aux études en profitant de toutes sortes de bourses. Résultat de cette véritable saignée: l'école a perdu beaucoup de ses maîtres!

Mais, la raison principale, la voici: adieux la méritocratie et bienvenue les mafias! Pendant la période de transition (période pour préparer l'accession à la souveraineté de notre pays) et par la suite, la méritocratie (relative) sur laquelle était basée tout le système a pris l'eau de toutes parts ou, a été carrément sabordé par les nouveaux gérants du pays. En un mot, on a basculé de la méritocratie relative où tout se mesurait en terme de points de mérite accumulés, à la “sokeyocratie” absolue où tout se mesure en terme d'appartenance (ou non) à un groupe et, en terme de position sur un arbre généalogique. Ceci a été facilité par la djiboutianisation massive de l'administration de la nouvelle république. Comme tous les nouveaux ministères de ce nouveau pays, l'Éducation Nationale se devait d'avoir des cadres djiboutiens. Et, il fallait créer ces cadres à la va-vite.

Alors, les français qui voulaient garder une main-mise sur le système éducatif (tout en se dégageant de toutes responsabilités, sur des personnes ayant la couleur locale) ont fait en sorte que les plus défaillants des plus défaillants des maîtres (les maîtres-défaillance*, ceux qui étaient incapables de tenir une classe) se retrouvent aux plus hautes commandes du système. Résultat: les meilleurs éléments qui n'ont pas quitté le système, ont été placés sous l'autorité et la domination totale de coopérants français (très bronzés et souvent en short) et le joug de ceux dont ils se moquaient hier, les maîtres-défaillance!

Cette véritable “communauté d'intérêt” (les coopérants et leurs hommes de main locaux) a littéralement «cassé du maître» à l'Éducation nationale. Cette mafia s'en est pris au maître, le socle de tout le système. Et, à part le maître lui-même, personne au pays n'y voyait un problème. Au contraire! On a même fait dire à Gouled « macallimiinta, aqal wayn, dowr boqol oo kun iyo 3 billod oo fasax ah, iyaan siinaa... maxay doonayaan immanta Allah ka qaad». Ce sont les mots du «Père de la nation». Pas les miens.

Au sein de cette mafia que j'appelle «la communauté d'intérêt», une véritable symbiose s'était instaurée. Quand on voulait se débarrasser d'un djiboutien, on utilisait les français “maxaan samaynaa gaalkan baas baa ku haista, haddan la hadalana, Paris baa lagasoo telefoonayn direct à Gouled” et quand un coopérant commencer à coopérer avec les “locaux”, les maitres-défaillance entraient en action. Ils les déclaraient persona non grata, illico presto. Mais, ce n'est pas tout. Le règne de l'absurde ne se limite pas à ça... Watch this!

Des mesures pour rendre impossible la vie du maître étaient décrétées tous les jours par les maîtres-défaillance et leur complices. En voici quelques exemples.

À la rentrée 1986 (année où les derniers coopérants ont quitté les dernières école de la “basse-ville”) les directeurs des écoles primaires étaient interdits de faire plus de 4 appels (locaux) par jour (ouvrables seulement) «pour éviter les abus et économiser les deniers publics » nous disait-on. À priori voilà, une mesure pleine de bon sens.

En fait, à l'époque de cette mesure, une école moyenne avait 1200 élèves en double-flux sur 12 salles de classes et comptait environs 30 salariés. Ça fait beaucoup de monde (malaises, maladies, urgences de toutes sortes et, seulement 4 appels pour y faire face! Pas d'infirmière! Pas d'ambulance! Les voitures de service, c'était pour les maîtres-défaillance!

Mais, faisons un petit calcul: 4 appels x 24 jours ouvrables = 96 appels! 96 appels x 35 fdj = 3.360 de nos francs en dépenses téléphoniques mensuelles. 96 appels ou 3.360 fdj pour gérer 29.520 problèmes potentiels** (absence du maître, accident dans la cour, appel au service centralisé du matériel, etc.)

À titre de comparaison, 3360 fdj c'est moins de 47.5 litres de gazole (30 litres d'ordinaire ou 24 litres de super, au prix de l'époque). Insuffisant pour faire rouler le 4x4 d'un seul de nos chefs de service (et sa suite) pendant 2 ou 3 jours!

Autre exemple, autre aberration. Sur le boulevard de Gaulle, presque en face à face, se trouvent 2 établissements scolaires publics : l'École primaire du Quartier 5 (que je dirigeais) et le CES de Boulaos. La première comptait 2 groupes scolaires (séparés par plusieurs pâtés de maisons et des ruelles-dépotoirs). Elle abritait 1800. La seconde en comptait environ 2000.

La première avait un "directeur d'école" (en fait une sorte de bonne à tout faire) comme unique personnel administratif qui écrivait ses demandes à la main avec comme bureau, une simple salle sans clim, sans machine à écrire ni même une simple calculatrice et limité à faire un maximum 4 appels téléphoniques par jour (aussi bien pour la routine que les urgences...)

La seconde avait près 15 personnes pour remplir les mêmes fonctions: Principal, principal adjoint, agent comptable, 2 assistantes administratives, plus 6 'surveillants', leur chef, une bibliothécaire, une infirmière, etc.

En bref, grosso modo, 15 personnes faisaient pour 2000 collégiens, ce qu'une personne faisaient pour 1800 écoliers du primaire! Ce n'est pas tout. Au collège, en plus du personnel (15 contre 1), on a un budget, un environnement de travail plus confortable, une voiture de service, le téléphone sur chaque table et les appels locaux illimités. On a aussi un salaire et des primes de “responsabilité” beaucoup plus substanciels. Incomparable et irrationnel! Néanmoins, vrai.

Et aussi paranoïaque que cela puisse ressembler, la seule raison qui justifiait un tel manque de rationalité est le fait que dans le secondaire, la grande majorité des profs était encore des coopérants! Lesquels coopérants exigeaient un certain environnement de travail minimal (copié sur le modèle français).

Les 10 premières années de l'indépendance, à cause de l'euphorie, à part le maître, personne dans le pays n'a rien remarqué, car en apparence, tout allait bien. Les enfants allaient à l'école presque tous les jours. La cloche sonnait ou le sifflet rétentissait à la même heure partout au pays et tout de suite après, les figurines s'animaient au tableau de feutre. Et cela d'Ali-Sabieh à Mehedeho, de Boulaos à As-Eila. Que demande le peuple?

Mais, derrière ce rideau, des hommes comme Paul Cartoux et Michel Broussal tiraient sur toutes les ficelles pour animer les marionettes de cette scène. Ils commandaient le mouvement, les faits et les geste de chaque marionnettes. Ils étaient omnipotents et omniprésents. Et ça, ne dérangeait que le maître. La Mission de Coopération et d'Action Culturelle par le biais de ce pair (Cartoux et Broussal) distribuait la carotte et le bâton. Et ça ne dérangeait apparemment personne d'autre que le maître qui se demandait «waar ma anaa waalan mise, Cadanba laga heesayaa?» Comment est-ce possible?

Le ridicule ne tue pas. Comme je le disais plus haut, cette «mission» a placé ses pions un peu partout dans le système. Même le poste de simple assistante administrative (secrétaire) n'était pas épargné. Qui n'a pas connu Monique Sanchez (une coopérante,) assistante administrative (secrétaire) du Chef de Service du 1er degré de l'Éducation nationale (son compatriote Michel Broussal)?

“Mme Sanchez”, une simple secrétaire qui terrorisait les directeurs d'école entre 1977 et 1987. Cette secrétaire avait même une secrétaire (djiboutienne). Un comble! Son patron, Michel Broussal, un soit disant inspecteur que les mauvaises langues disaient qu'il avait un passé de sous-off dans la Légion, et elle cassaient du maître djiboutien à la moindre occasion, en tout impunité. Il faut le faire, hein!

Pire, le mandat de ce couple, celui de beaucoup de leurs amis, ainsi que celui de Paul Caroux, leur parrain auprès du ministre djiboutien, étaient rallongés et renouvelés à l'infini (jusqu'à leur retraite, pour la plupart) par leurs hommes de main locaux. Une institutrice du nom F. Panozetti est allé jusqu'à totaliser un séjour de plus de 15 ans à Djibouti entre (1972 et 1987). Allez savoir pourquoi, comment, etc.

Cartoux et Broussal et leurs hommes de main (et par la suite leurs successeurs, Aubert et consort) ont déboulonné le système et saboté la relève à un point tel que toutes les hautes autorités djiboutiennes faisaient, désormais la queue devant La Nativité, Françoise Dolto, Joseph Kessel, etc. pour scolariser leurs gosses.

Chose incroyable, ces école demandaient la nationalité française ou étrangère (non djiboutienne). Cela veux dire que la double nationalité interdite sur le papier jusque dans les années fin 90 était détenue par notre élite? Secret de pollichinelle. Ceux qui n'avaient pas la nationalité française présentaient leurs épouses comme étrangères (avec de vrais-faux documents somaliens ou éthiopiens).

Les plus hautes autorités ne confiaient plus leurs enfants au système djiboutien. Et pour cause! À titre d'exemple, les enfants de NIAZI, directeur général de l'Éducation nationale (No.2 du système) et ceux d'IOG (à l'époque chef de la sécurité) fréquentaient ces écoles étrangères... L'exemple de la Nativité est encore plus questionnable car cette école privée (et payante) ouverte en priorité pour les étrangers était financée à même le budget national. C'est simpe: allez voir les archives du budget!

Ne nous égarons pas. Revenons au fil du récit. Le reste des cadres (hauts et moyens) qui n'avaient pas la possibilité d'inscrire leur progéniture dans les écoles sus-mentionnées, se rabattaient sur l'École de la République (école d'application et dernier bastion où officiaient les derniers coopérants du primaire) En bref, graduellement, les enfants des autorités et de l'élite du pays suivaient le gaal. Colonial mentality!

L'élite du pays fuyait les écoles de la «basse ville». On peut imaginer facilement les conséquences de ghétoisation qui s'en suivent. Du fin fond de Balbala à Eingueila, d'Ambouli au Q6... La plupart de nos écoles avaient perdu tout contact avec l'élite. Ceux et celles qui ont essayé de penser, un tant soit peu, aux intérêts du pays et qui ont tenté de se dresser en travers du chemin des responsables de cette mise à mort prorammée, n'ont jamais fait long feu. Et cela, quelle que fût leur grade. Quelle que fût leur appartenance clanique.

Dans le prochain article : la suite

Hassan A. Aden
hassan.aden@ncf.ca

* maîtres-défaillance et non maîtres défaillants. Cherchez le jeu de mot.

** 29.520 est le cumul de personnes (par mois) présentes dans l'enceinte d'une école moyenne (C'est la somme de 30 maîtres et 1200 élèves multiplié par 24 jours ouvrables dans un mois). Vous avez compris alors que, par mois, il y a un potenciel de 29.520 problèmes possibles. Mais à ce nombre, il faut ajouter les problèmes liés aux parents et ceux liés au matériel (un minimum de 12 salles, 50 fenêtres, les toilettes, 60 ventilateurs + 60 thermostats, + de 200 tubes au néons, plus de deux kilomètres linéaires de clôture, plusieurs milliers de mètres carrés de finition (peinture, plafond, toiture) plusieurs kilomètres de fil électrique, etc). De toute évidence, les maîtres-déffaillance avaient des problèmes avec les ordres de grandeur!

Commentaires

  1. Merci Hassan pour ta franchise, tu es le seul djiboutien qui ose dire des choses.
    Continue à nous écrire. Merci MACALIN.

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  2. Hello Mr Hassan,

    Beaucoup des Djiboutiens se plaignent du système éducatif Djiboutien, de l'insalubrité, du chômage et de plusieur chose.
    Mais aujourd'hui avec ton article tu as dit haut et clair que nos Leaders et Dirigeant du Pays sont des gens qui sont malhonnet et qui profite du système. Ce sont pas des nationaux qui pensent à ameliorer le sort de leur Pays.
    Suggestion de ton prochain article: Comment IOG contrôle tout le pays de A-Z et les éloges qui recoit chaque jour.
    IOG a fait ceci pour nous, a fait ceci pour lui.
    Les gens au pays sont devenu aveugle avec ce gars là.

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  3. Bonjour Hassan,

    Personnellement, je te recommande fortement d'ecrire un livre sur l'education nationale; Ton recit ici est tellement detaillee et bien ecrit, qu'il m'a tenu en haleine et j'autrais volontiers avalees plusieurs centaines de pages.

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  4. tout le monde voit bien la verite en face mais on essait de le detourner une chose est sure ce que le président ismail a l'attention de changer le pays dans la bonne voie mais je vois bcp des gens ki ne faont ke parler et insulter le programme ke ntre president veut realiser donc je suis contre ca mais si ns sommes des jeunes ns atendons bcp de ntre president merci je suis une etudiante de l universite de djibouti je suis sorti de la filiere LEA et je veux de l aide .

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  5. artcile ecrit avec talent et professionalisme.
    aucune diactature n'as regnée eternellement. le changement viendra tôt ou tard. j'en suis persuadé

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  6. Maitre Hassan et Directeur d'école. Comme suggerait la 1er personne je te recommande fortement d'ecrire un livre sur un tas des sujets sur Djibouti. Ta façon d'écrire et ton franc parler est incomparable. Bravo Mr Hassan.

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