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FAD / La médiatisation du support part. 1

Image empruntée (voir notes)
Chose promise, chose due. Il y a plusieurs mois déjà, j'avais promis mon retour en classe. Hélas, avec la situation qui prévaut au pays, difficile pour moi de débarquer ces jours-ci à Damerdjog (Cliquer ici pour trouver ce village sur une carte). C'est pourquoi, dans le court terme, j'ai décidé de publier une série d'articles destinés à mes collègues enseignantes et enseignants et surtout celles et ceux qui sont intéressés par la formation à distance.

Vous l'aurez noté, dans la plupart du temps, il sera souvent question de nouvelles technologies au service de l'apprentissage... Je sais. Proposer l'intégration des nouvelles technologies dans son travail à quelqu'un qui n'est pas payé à tous les mois me vaudra peut être d'être taxé d'être un expatrié déconnecté de la réalité des mes collègues de naguère, mes amis, mes frères djiboutiens. Je n'ignore pas leur situation. Je l'ai vécue (cf. mon article sur la cellule informatique) et j'ai quitté le pays pour ça. Et puis, de toute façon, on n'écrit pas que pour le présent et pour le seul enseignant djiboutien!

C'est pourquoi, j'ai l'intime conviction que le simple fait de leur donner (ou de partager avec eux) des idées en toute modestie et bénévolement ne peut être considéré comme une vaine contribution.  J'ai l'intime conviction que quelqu'un quelque part, non seulement au pays mais aussi dans ce village global qu'est devenu notre monde en bénéficiera d'une quelconque façon. Les habitants des régions isolées et peu peuplé de n'importe où sur terre (comme le Grand Nord canadien) en tireront profit également. Cette série d'articles ne seront donc pas peine perdue.

Cela dit, une précision s'impose: la plupart de mes références sont québécoises, canadiennes ou nord-américaines, pour être plus général. Qu'importe? Cela n'affecte en rien leur pertinence.Voici donc la première partie de mon premier article.


Et, puis toutes mes excuses: cet artcile devrait être non pas le premier mais le second de ma série sur la formation à distance (FAD). L'ordre de mes artciles est maintenant rétabli.

Formation à distance (FAD).
La médiatisation du support:
défis, perspectives et exemples de solutions pratiques (1ère partie)


A) Introduction (portée et limites)  

En formation à distance (FAD), apporter une attention particulière au support à l'apprentissage est la clé de voûte de tout le système car contrairement à la formation traditionnelle en présentiel (face-à-face), l'apprenant n'est pas en présence de son formateur ni, dans la très grande majorité des cas, en présence de pairs. Formateur et pairs sont en quelque sorte remplacés par le support à l'apprentissage. D'où son importance!

Dans un premier article, nous avions couvert cette partie et souligné cette importance en puisant dans les théories les plus récentes (Pour voir cet article, cliquer ici). Nous avions également expliqué que le support se faisait à différents niveaux et prenait différentes formes.

Dans ce second article, nous allons partir de la problématique de l'invasion des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) dans tous les aspects de notre vie (rues, automobiles maisons, lieux de travail...) et tenter de proposer ces technologies comme solution pratique à l'avenir du support à l'apprentissage et sa médiatisation.

Dans un premier temps, nous allons présenter la problématique puis, dans une seconde partie, nous pencher sur les défis et les perspectives du support à l'apprentissage mais, d'un point de vue pratico-pratique. Le présent article se veut donc une réponse pratique à cette problématique et laissera peu de place à la théorie. Une mise en garde cependant, ce modeste article n'a aucune prétention de couvrir un sujet aussi vaste en une vingtaine de page. C'est pourquoi, nous invitons le lecteur laissé sur sa faim à consulter la bibliographie et la webographie à la fin du document.

Un dernier point et non le moindre, tout au long de l'article, nous allons utiliser le genre masculin par simple paresse. Loin de nous tout sexisme. Alors, allons-y!

B. La problématique 

De nos jours, il est de plus en plus difficile de ne pas entendre autour de nous des vocables suivant: téléphone intelligent, cellulaire, mobile, lecteur MP3, appareil photo numérique, tablettes, etc. Mais, ce n'est pas tout, d'autres néologismes se font entendre également tout autour de nous... Certains sont en fait des marques de commerce déposées comme iPod, iPhone, iPad, Android, Blackberry, etc.

La plupart des objets dont il s'agit sont souvent des petits appareils qui peuvent se glisser au creux d'une main ou au fond d'une poche ou tout du moins, dans un sac sans être encombrant ou encore, pour les plus volumineux d'entre eux, qui peuvent, à la limite, se transporter et s'utiliser presque partout, assez facilement.

Bien que l'usage commence à se généraliser, ces petits appareils provoquent bien de maux de tête pour une société comme la nôtre qui a toujours tendance à tout catégoriser. En effet, le législateur, l'exécutif, le parent, l'enseignant, voire le consommateur, ont bien de mal à les classer. Avec ces technologies, fini les temps où un chat restait un chat et un rat, un rat! Voilà... De nos jours, quand on va magasiner pour un téléphone, il n'est presque plus possible de revenir avec un simple téléphone (1). Bien chanceux qui trouvera en dehors des cercles des collectionneurs un téléphone traditionnel ou une simple radio AM FM ou encore, un magnétophone à cassette.

De petits appareils inclassables et à fonctions multiples sont entre toutes les mains. Ils sont partout: à la maison, au bureau, dans la rue, dans les parcs, etc. Dans quelle catégorie les classer? Outils de travail?.. Outils de divertissement? Difficile de tracer une frontière. Que dire de ce que fait une personne qui utilise ou qui a tout simplement en main, ce genre d'appareil? Qu'est-ce qu'elle fait exactement cette personne? Travaille-t-elle? Se divertit-elle? Parle-t-elle? Écrit-elle, prend-elle des photos, des vidéos, du son ou, tout ça à la fois? Difficile de dire...

Mais arrêtons là ce questionnement et essayons d'y voir plus clair. Pour commencer, essayons de dresser la liste des fonctions de ces appareils même si ce travail n'est pas facile car ladite liste s'allonge chaque jour. Grosso modo, on peut dire qu'à ce jour, un seul de ces appareils de nouvelles technologies peut remplacer la majorité des appareils de la liste ci-dessous, tout en en simplifiant souvent l'utilisation:

1. le téléphone,
2. la boîte vocale et/ou le répondeur,
3. la machine à calculer,
4. la machine à écrire,
5. le classeur de document,
6. le magnétophone à ruban ou à cassette (et les cassettes et les rubans!),
7. le magnétoscope et les cassettes VHS, BétaMax, Hi8, etc.
8. la caméra vidéo et la pellicule et/ou le ruban,
9. l'appareil photo et la pellicule,
10. la bibliothèque presque toute entière,
11. la console de jeux vidéos, ou le "flipper"
12. le baladeur, le lecteur de CD, le tourne-disques et les disques, les CD, les 33tours...
13. le livre et la librairie,
14. la télévision,
15. la radio FM,
16. la boîte aux lettres (courriels, SMS, BMS, etc.)
17. le télégraphe,
18. le télex,
19. le réveil matin, la minuterie, le compteur à rebours
20. l'agenda et le bloc-note,
21. le SPGS ou GPS (Système de positionnement global par satellite),
22. Les nombreuses télécommandes,
23. Le téléavertisseur,
24. Voire... toute une discothèque!

Autant de fonctions au creux d'une main ou au fond d'un petit sac. Trouvez une fonction absente et quelqu'un trouvera une «app (2).» pour ajouter cette fonction à ces appareils.  À quand la fonction de télé-portage, comme dans la série télévisée Startrek? Ces petits appareils-caméléons sont entrés dans toutes les pièces de nos maisons et dans tous les aspects de notre vie: travail, loisirs, etc. Si  nous avons souvent tendance à croire que ce phénomène ne touche que les plus jeunes, détrompez-vous! Toutes les tranches d'âges, toutes les classes, toutes les conditions sociales, toutes les cultures, tous les continents, etc. sont affectés par ces technologies versatiles et polyvalentes.

Dans nos classes, la plupart de nos apprenants adultes ou ados et pré-ados, ont souvent ces appareils dans leurs sacs, dans leurs poches,  sur leurs pupitres de travail... Est-ce un phénomène de mode éphémère et faut-il juste attendre simplement qu'il passe, comme bien d'autres avant? Faut-il en ignorer l'existence?  Impossible! Ces technologies sont partout et sont là pour rester, selon toute vraisemblance. Et la classe ne fait pas exception.

À titre d'exemple, dans ma classe de français langue seconde (formation en présentiel) ici à Ottawa, il m'est arrivé d'avoir plusieurs apprenants qui répondaient toujours à  mes questions après avoir systématiquement consulté ce genre d'appareil. Pour certains, c'était simplement la machine qui répondait! J'ai constaté que ce phénomène de dépendance totale qui frise la pathologie dans certains cas, prend de plus en plus d'ampleur. Le problème est préoccupant à un point tel que certaines personnes ne savent plus rien faire sans ces gadgets. Elles ne peuvent même plus parler en face-à-face à une autre personne ou entamer une conversation banale.

Et en FAD? Peut-on imaginer la place qu'occupent ces technologies? Une chose est sûre, presque personne ne pariera sur la non-utilisation des ces technologies! Voilà, la problématique.

Devant cette situation, une question se pose alors: en qualité de formateur à distance, comment doit-on réagir face à cette ''invasion''? Que faire? Comment se comporter devant ce fait de société? Comment composer avec les nouveaux produits hi-tec qu'on appelle aussi les nouvelles de technologies de l'information et de la communication ou NTICs?

Faut-il tenter de bannir leur utilisation dans nos classes (que ce soit en FAD ou en face-à-face) et dans nos lieux de travail comme ont fait la plupart des autorités provinciales de ce pays au sujet de leur utilisation au volant? Ou... Faut-il en faire des outils au service de la productivité et d'aide à l'apprentissage?

Il y a bien sûr ceux et celles qui ne jurent que par les nouvelles technologies. Dans ce groupe chacun adoptent "sa" façon très personnelle de composer avec ces appareils quant à leur utilisation ou même, quant à leur simple présence en salle de classe. Il y a aussi ceux qui ne veulent rien en savoir. Dépassés par l'ampleur du phénomène, ces derniers se satisfont de garder la tête bien enfoncée dans le sable, telle l'autruche dans nos croyances populaires. D'autre encore, sont indécis. Ils attendent que quelqu'un d'autre trouve une solution ou font semblant de ne rien voir.

Au niveau professionnel également, chaque employeur a, lui aussi, sa politique maison. La majorité des autorités scolaires ou des propriétaires des écoles ou des centres de formation privés sont en majorité dans la même situation. Politique "maison" ou, politique de l'autruche.

La situation d'inertie est alarmante au point où un rapport demandé par les entreprises œuvrant dans le domaine de l'enseignement des langues au Canada (ALLIA) vient corroborer ce constat : «Des programmes de formation linguistique axés sur la technologie, mettant en jeu des simulations et un mode d’apprentissage souple adapté au contexte, en provenance de l’Europe, des États-Unis et de l’Australie, font progressivement leur entrée sur le marché, laissant derrière l’industrie canadienne de la formation linguistique». Carte routière technologique, ALLIA, 2003-2007

En attendant des solutions viables et concertées, la terre continue de tourner et le temps passe. Pendant que certains bûchent et produisent étude sur étude ou, rapport sur rapport, en hauts lieux, nous autres, le petit monde ici-bas, devons essayer d'appréhender ces appareils et tenter de prendre le taureau par les cornes car je pense qu'interdire quelque chose n'a jamais réglé de problème. Je suis de ceux qui pensent que dans la salle de classe, l'utilisation intelligente des NTICs mobiles peut s’avérer être un formidable outil au service de l'apprentissage à condition d'arriver à en contrôler (positivement) les effets néfastes... De plus en plus de monde en parle. À défaut de pouvoir s'en défaire ou de les éviter (chose impossible, de toute façon) il serait plus rentable d'étudier dans quelle mesure on peut en faire des outils au service de la formation car dans l'histoire de l'humanité, entre «la technologie (3)» et la formation, il y a toujours eu un conditionnement réciproque.

Ça sera le sujet du prochain article. À bientôt.

Hassan A. Aden
hassan.aden@halearningtech.com
http:// halearningtech.com
"La technologie au service de l'apprentissage"
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**** Notes
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Première image extraite d'un article en anglais intitulé "Is technology replacing the teacher?" (source: Cliquer ici)

(1) Le téléphone est un appareil de communication, initialement conçu pour transmettre la voix humaine et permettre une conversation à distance. Source wikipedia (pour plus d'infos, cliquer ici)

(2) Qu'est-ce qu'une App pour mobile? Lorsqu’Apple lance son iPhone en 2007, elle engage un bouleversement majeur dans le monde des télécom. Choc accentué en 2008 avec l’apparition de l’App Store. Les Apps, petits logiciels spécialement fait pour les Smartphones, sont nées. Qu’est-ce qu’un App mobile? Quel en est l’intérêt? L’usage? Etc. Source: Cliquer ici pour en savoir plus.


(3) Le mot technologie désigne l'étude des outils et des techniques. Ce terme se réfère à tout ce qui peut être dit à plusieurs périodes historiques particulières, concernant l'état de l'art dans tous les domaines des savoir-faire pratiques et d'utilisation des outils. Il inclut donc l'art, l'artisanat, les métiers, les sciences appliquées et éventuellement les connaissances. Par extension il peut aussi se référer aux systèmes ou méthodes d'organisation qui permettent une telle technologie, ainsi que tous les domaines d'études et les produits qui en résultent. Source : Wikipedia (Cliquer ici pour plus d'infos.)

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