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Les balles sifflent à Obock et... à Zeila.

''Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle s'en casse''

Un pays en faillite. Une jeunesse en perdition. Des fonctionnaires sans salaire. Des retraités sans pension. La guerre au Nord du pays et l'insécurité dans les villes. Électricité, eau, voirie et infrastructures... Rien ne tient plus debout. Au lieu de commencer à se pencher sur ça, IOG s'en éloigne de plus en plus. Et, même si son bilan est sans appel au plan intérieur, notre homme s'enfonce (et nous enfonce) de plus en plus dans des ambitions extra-territoriales.

Souvenez-vous, il a construit 2 gouvernements somaliens fantoches, à Djibouti. Il a envoyé nos soldats le représenter à la mise sous tutelle (non officielle) de la Somalie, moyennant finances. Il a nommé personnellement 8 membres du nouveau parlement somalien. Tout cela est connu de tous. Ce dont personne ou presque ne parle, c'est son implication de plus en plus directe en Somaliland, ses objectifs (facilement imaginables) derrière cela et... Les conséquences que cela pourraient avoir dans le court et moyen terme.

Car son jeu devient encore plus dangereux. Encore plus viscéral. Il est en train de s'ingérer dans les affaires de ce pays (devenu un modèle de démocratie dans notre sous-région). Seulement voilà, Ismaël Omar Guelleh n'aime pas la voix des urnes. Il doit tout faire pour que tout le monde lui ressemble. Il doit viser le nivellement par la base... Et il le fait à visage découvert. Oui!

Ismaël Omar Guelleh et ses cercles du pouvoir sont réputés pour être mus par deux choses, seules :
  • l'amour sans limite du pouvoir (pouvoir sans opposition aucune, bien sûr)
  • et l'amour obsessionnel de la richesse matérielle (vous vous rappelez surement de la cérémonie d'inauguration de l'Usine de Coca-Cola construite par son beauf à Hargueisa qui a mobilisé tout son gouvernement et tout le ''gratin du monde des affaires'').

Mais encore une fois, vous me direz : rien de nouveau! C'est peut être vrai. Rien de nouveau? Rien? Si. Cette fois, c'est la prochaine échéance électorale, l'urgence. Et, IOG a tout misé sur un cheval : la diversion et la division. Mais, même cela n'est pas nouveau. Ce qui est nouveau, ce que dans un geste de désespoir, il balance tous ses atouts, en même temps, sur la table. Et cela, pourrait déraper. Pourquoi?

Les avis peuvent diverger. Je vais alors donner modestement le mien. Vous êtes au courant, sans doute, qu'une nouvelle classe de leader ''fait son bonhomme de chemin''. Vous êtes au courant sans doute que certains sont prêts à le défier sur le terrain électoral. Je n'en nommerai aucun mais, vous êtes sans doute au courant qu'il en revient (ou en reviendra) de plus en plus au pays. Cela est nouveau et notre bonhomme et ses obligés n'y sont pas habitués. Ils paniquent, les bougres. Ils sont en train de jouer le tout pour le tout, pour nous détourner de cette prochaine échéance électorale et nous avoir, une fois n'est pas coutume, par l'émotion.

La preuve?

Il a allumé le torchon entre le clan de son père et celui de sa mère. Du pur IOG. Il s'est ingéré dans des élections municipales qui se sont tenues dans un pays tiers : la Somaliland car il veut coûte que coûte nommer ses fonctionnaires à la place des personnes élues, à Zeilah! Et cela a dégénéré en émeutes violentes avec blessé à Zeila, à Lughaya ou ailleurs et... surtout à Borama où on compte au moins un mort. Un jeune adolescent de 14 ans est mort d'une hémorragie suite à de blessures multiples par balles. Tout cela vient de se passer ce dimanche 30 décembre 2012. Au moment où j'écris ces lignes, la population gronde contre cette ingérence d'IOG. Plusieurs villes, villages, lieux-dits et routes sont sous couvre-feu. À la fin de ce message, je vous présente deux vidéos tournées ce matin (temps local en Somaliland) pour vous donner une idée de la situation là-bas. Je dois cependant avertir la lectrice ou le lecteur que, dans ces documents authentiques, les émotions de la population sont à fleur de peau. Et... c'est justement cela que cherche IOG.

Les intellectuels djiboutiens et les leaders de l’opposition doivent prendre partie pour éviter de laisser gagner IOG (par défaut, une fois de plus). Ils ont le devoir de se démarquer de cet individu infréquentable, avant qu'il ne soit trop tard.

La situation est alarmante au moment où je vous écris, les sbires du régime sont en faction à Ottawa. De notoires personnages de l'ombre impliqués dans le blanchiment de biens mal acquis sont à l’œuvre ici. Ces individus sans vergogne organisent une levée de fonds (financement) pour soutenir ''une guerre finale''. Ils/elles ne demandent rien de moins aux issas d'Ottawa que de contribuer à ''cet effort de guerre finale et terminale'' contre les gadabourcis. Yallaka!

Les balles sifflent à Obock et... à Zeilah. À cette triste occasion, mes sincères condoléances vont à toutes les victimes de ces émeutes mais aussi, aux martyrs d'Obock de ce dimanche noir car les victimes de ce dimanche noir ont le même et unique commanditaire : Ismaël Omar Guelleh. Point final! Les leaders d'opinion et de l’intelligentsia djiboutienne de tous bords doivent se démarquer des basses œuvres de cet homme. La politique de l'autruche n'a que trop duré.

Ci-dessous : Cet ado de 14 ans vit sans broncher les derniers moments de sa courte vie. Il mourra à l'hôpital de suite de ses blessures par balles (source hospitalière).


Ci-dessous : Situation tendue (certains propos sans doute avivés par l'émotion doivent être écoutés avec un certain recul).



Épilogue : IOG exporte sa façon de faire (TOUT POUR MOI et RIEN pour personne d'autre) que nous condamnons tous. Ne le laissons pas nous détourner de la prochaine échéance électorale. Montrons la porte au roi des warabas et à ses hyènes . La démocratie doit triompher pour le bien du plus grand nombre. Aux prochaines élections, nous serons là, sans émotion aucune et au nom de nos intérêts supérieurs. Promesse.

Hassan Aden
hassan.aden@ncf.ca

Commentaires

  1. Citoyen de Djibouti, je suis de tout coeur avec mes frères de Awdal qui se battent contre ce monstre tribaliste qui va mettre le feu dans toute la Corne d'Afrique. Les enfants d'Obock, de Borama, de Zeila tombés sous les balles du duo Infernal IOG/Silanyo sont nos martyrs et le sang des nos martyrs sent la myrrhe. La victoire contre le tribalisme est proche !

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