Comme promis, voici le second document authentique (Le rapport d'activité de l'année scolaire1994-95 de la Cellule Informatique de l'Éducation nationale) que j'ai écrit au DEGEN de l'époque, M. Abdi E. Achkir. Ce dernier a malheureusement perdu son poste quelques semaines après mon rapport au profit de son adjoint M. Niazi. Pour ma part, j'ai été purement et simplement suspendu de mes fonctions puis, quelques mois plus tard, transféré au CRIPEN comme bouche-trou.
Pour la petite histoire, M. Niazi, cet homme des basses œuvres du système et béni-oui-oui devant l'Éternel (aujourd'hui à la retraite), a été décoré des Palmes académiques (hautes décorations originellement décernées aux hauts cadres français du système éducatif français qui se distinguent du lot). Des Palmes Académiques? Pour quels services rendus et à qui?..
Aujourd'hui, près de 20 ans après, je mets ce dossier à la disposition de la mémoire collective des djiboutiens... Aux lectrices et aux lecteurs d'apprécier.
Introduction
Ça fait maintenant deux ans que je suis affecté à la Cellule Informatique de l’Éducation Nationale qui ne possède toujours pas de statut. Depuis le début, mon travail était essentiellement axé d’une part, sur la maintenance des applications de gestion existantes (examens, allocations scolaires, personnel, CFPEN) et, d’autre part, la poursuite du programme “Schéma Directeur Informatique”.
Depuis novembre 94, le personnel de la Cellule est passé de UN à TROIS informaticiens. Il m’a semblé donc opportun de vous faire le présent rapport à l’issue de cette année scolaire 1994-1995.
Attributions des différents membres de la Cellule
Ma responsabilité effective de la Cellule Informatique de l’Éducation Nationale remonte au 15 Juin 1994, date de départ de M. Laurent Guerrini. Depuis ce jour, je suis confronté à une série de problèmes. Je vous avais d'ailleurs communiqué, à ce sujet, un long rapport à la fin du mois d’octobre 1994, vous priant de bien vouloir faire un statut à la Cellule Informatique avec des attributions claires pour chacun des membres de son personnel. Dans cette correspondance, je vous suggérais également de préparer des locaux avec l’équipement nécessaire au bon fonctionnement de la Cellule, en particulier, en prévision de l’arrivée de notre collègue ATF, Mme Yvette GARCIA. À ce jour, la situation est restée inchangée au plan matériel et au niveau du fonctionnement.
Je ne suis pas sans savoir que vous avez été perturbé par une année scolaire particulièrement difficile (inondations, gréves...). En attendant votre intervention, je vous avais soumis lors de nos brèves réunions de travail, un plan de fonctionnement pour l’année scolaire passée:
Le Schéma Directeur Informatique
Le Comité directeur (CD) réuni à l’issue des travaux de l’étape 3 du Schéma Directeur Informatique, avait pris un certain nombre de décisions dont :
Dès le prime abord, Mme Garcia (une prof de collège s'étant affabulé du tire de "ingénieure en informatique") et nous (M. Salem et moi), avions eu de sérieuses divergences sur 2 plans:
Faut-il rappeler par contre tout le zèle qu’elle a mis pour nous faire aider le consultant international qui a décroché le marché global “formation-emploi” auprès de notre Ministère et de celui du Travail (elle avait mobilisé M. Ahmed pour cela)?
En outre, je porte à votre connaissance que Mme Garcia travaillait dans le plus grand secret dans “son projet” de demande de fonds auprès de la CEE pour l’informatisation de notre ministère. Tous ses travaux se faisaient sur disquettes qu’elle gardait soigneusement dans sa mallette...
Le fonctionnement de la cellule Informatique
Au début du mois de Mai 95, j’ai décidé de faire le bilan de nos activités respectives et de récupérer du même coup mon bureau et mon matériel informatique pour commencer l’édition et l'impression des quelques dizaines de milliers de pages contenant les résultats des différents examens.
Cela a contrarié beaucoup Mme Garcia qui est entrée dans une grande colère (elle m’a poursuivi jusqu’au grand portail de la DGEN). C’était le mardi précédant l’Aîd-El-Adha vers 17 heures 30. M. Aubert et elle ont dû vous faire plusieurs rapports à ce sujet!
Après notre entrevue sur la question, vous m’aviez demandé de consulter M. Aubert, votre conseiller technique. Je suis allé le voir sans à priori, le lundi 15 mai à 7 h 30, espérant qu’il arbitrerait équitablement le différent qui m’opposait à sa compatriote. Au moins sur le plan humain. Hélas.
Il s’est avéré (pour moi) que pour ce dernier, il y a d’un côté ceux qui ont toujours raison, ceratins ATF, et de l’autre, tous les autres (djiboutiens ou français). Il m’a rappelé que sur le plan humain une solution “à l’amiable était envisageable” mais que sur le plan technique, je n’avais pas “les diplômes qu’il faut pour juger” sa compatriote. Il m’a même dit que je “manipulais de la poudre”. Inutile que je vous traduise ces propos et bien d’autres sous-entendus. Je ne suis peut être pas ingénieur en la matière mais tout de même! À ce propos, vous n'êtes pas sans savoir qu'elle non plus, n'est ingénieure ni même... ne possède aucune connaissance substancielle (et surtout actuelle) dans le domaine. À son arrivée, utiliser Windows dans un cadre professionel était comme "jouer au Flipper" (SIC).
En tout cas, monsieur le directeur, dans cette affaire, je ne fais que défendre un choix djiboutien qui, de plus, a été cautionné par d’autres personnes autrement plus diplômées que moi dont des ATF, un consultant international (M. Delpuech), des utilisateurs et des politiques djiboutiens (comme Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale) ainsi que de plusieurs représentants de la Mission Française de Coopération.
Pour moi, de deux choses l’une: ou le système clés en main qu’elle nous impose est trop sophistiqué (quoique j'en doute) et dans ce cas il n’est pas à notre portée, ou, elle n’a rien de précis à nous présenter et dans ce cas, elle veut nous faire perdre du temps!
Monsieur le directeur, nous ne sommes pas sans savoir que notre pays regorge d’exemples de projets clés en main. Feu l’usine d’aliments de bétail et la LDJ en agonie et sous perfusion depuis de longues années en sont des exemples flagrants parmi d’autres. Plus près de nous, a été le cas de feu le logiciel gestion du Personnel fait clés en main par des consultants internationaux pour ce service et, dans le plus grand secret, sans impliquer la moindre compétence djiboutienne et ni même celle de l’ATF chargé de l’informatique de l’époque, M. Guerrini.
Je suis intimement convaincu que désormais nous ne devons compter que sur nous mêmes. Cette vieille sagesse bien de chez nous (“ Dayeer gacantiisuu biyo kaga dhergaa ”) nous le rappelle. À situation d’urgence, solution d’urgence. Il nous faut du concret et vite. S’il faut revoir quelques choses dans le Schéma Directeur Informatique, il faut revoir les coûts et les calendriers à la baisse. Il faut trouver une solution concrète à ce Service Financier débordé sous la masse de documents nécessaires à la Paie des personnels...
Chaque arrivée d’un nouveau coopérant ne doit pas nous faire changer de cap (sous prétexte que c’est son pays qui paie la plus grande part de la note) en embarquant dans des projets dont il est le seul maître d’œuvre (et qui seront balayés par son remplaçant). Ce mépris de nos maigres moyens économiques et humains et, de l’existant, fruit de tant d'années d'effort, doit cesser. Le cycle de l'éternel recommencement doit être brisé. Une fois pour toute.
A propos de la réunion du lundi 15 mai :
L’analyse qui nous été présentée était bonne analyse quoiqu’étant un classique du genre mais la mise en œuvre choisi est vraiment discutable! Conformément aux recommandations du Schéma Directeur Informatique, il vrai que nous avions prévu un maximum de 36 mois pour un développeur pour finir les applications Paie et Personnel (analyse, développement, formation des utilisateurs, mise en service, optimisation et retouches). Cette durée est à diviser par deux, quand on travaille à deux car Mme Garcia a travaillé exclusivement, avec M. Ahmed, sur ce seul projet.
C’est pourquoi, si une solution doit nous obliger de prendre le risque de changer certains points dans notre plan, elle doit nous faire gagner quelque chose de vraiment précieux dans la situation actuelle de notre ministère, le temps !..
Le tableau ci-dessous nous présente la durée (en mois/homme) des applications prioritaires:
Durée Minimale - Durée Maximale
PAIE 4 mois/homme - 12 mois/homme
PERSONNEL 12 mois/homme - 24 mois/homme
TOTAL 16 mois/homme - 36 mois/homme
Mom rapport Personnel d’activité
a) Développement pour le compte du Service des examens:
Depuis la dernière quinzaine du mois d’avril, le compte à rebours avait commencé pour moi. Les différents documents (récépissés, listes d’appel, étiquettes...) nécessaire au bon déroulement des examens (Entrée en 6°, CEP, BEPC, BEP, BACPRO). Seuls le Concours d’Entrée en 6° et le CEP avaient chacun son programme écrits par M. Guerrini (mais qu’il a fallu quand même adapter aux différents périphériques et consommables disponibles cette année).
A ce propos nous avons pu utiliser des étiquettes déclarées impropres à l’utilisation avec nos matériels par mon prédécesseur, ce qui doit faire faire des petites économies au bureau des examens. En dehors de cela, j’ai réécrit de A à Z les applications de gestion des examens suivants :
Des exemples de ce genre sont légion. Les différents coefficients des examens du LIC ne m’ont été communiqués que sur le lieu même des examens. Ce qui a failli nous être fatal. Heureusement, nous avons pu éviter le drame que grâce à la coopération exemplaires des membres du secrétariat général de ces examens et des responsables du LIC car, contrairement aux autres (entrée en 6ème, BEPC, etc.), les examens du LIC m’étaient totalement inconnus.
Pour conclure ce point sur les examens, vous n’êtes pas sans savoir le parti pris de M. Niazi qui trouvait normal qu’un véhicule soit mis à la disposition du chef du Bureau des examens mais que mes différents déplacements d’URGENCE entre les différents sites d'examens et notamment entre le LIC et le CES de BOULAOS (que cela fût en période de tests des apllications ou pendant les courses contre la montre des examens) ne méritaient même pas le carburant!
Tout le sérieux, toute la compétence et tout le dynamisme qu’on prête à ce Bureau des Examens repose d'ailleurs en très grande partie sur les outils informatiques que je mets à sa disposition. La création et le suivi de ces outils engagent ma responsabilité (et dans mon domaine, le zéro défaut est de rigueur - je serais le seul fautif en cas de problème!). Le Bureau des examens récolte le fruit de mon effort et de celle de mon prédécesseur L. Guerrini. Il semble hélas que M. Niazi n'a pas d'yeux pour ça.
b) Autres activités (Installations, formations et maintenance effectuées):
Le secrétariat du MEN a reçu un nouvel équipement informatique à la rentrée. J’ai assuré le paramétrage du DOS et de WINDOWS, l’installation des applications bureautiques (WORD 6.0 et EXCEL 5.0 pour WINDOWS) et la formation de Melle Fatouma A., secrétaire du Ministre qui travaillait auparavant avec une copie (sans disquettes originales, ni documents) de la première version de AMI PRO. Ce travail m’a pris deux semaines.
Le Conseiller Technique du MEN en langue Arabe a reçu, quant à lui, une configuration complète de matériel informatique tout en français (clavier, système d’exploitation, polices d’imprimante...).
De plus, sa secrétaire qui devait utiliser ce matériel, n’avait aucune connaissance de l’informatique et ne parlait pas le français. Le paramétrage du matériel en langue arabe, la recherche d’un traitement de texte arabe, et la formation de la secrétaire a dû donc durer plus d’un mois. Ce système est aujourd'hui fonctionnel.
J'ai effectué des interventions analogues au CFPEN au profit de Mme Sania A. en plus de l'aider dans la retouche de l'application des gestion du fichier de suivi de la formation des élèves-instituteurs écrit en dBase III.
J’ai également assuré la maintenance des programmes de gestion des allocations scolaires au Bureau des bourses au mois de novembre 1994 et ai effectué des dépannages matériels et logiciels sur presque tous les sites de notre ministère: MEN, DGEN, CFPEN...
Conclusion
Monsieur le directeur, ce rapport nous engage tous les deux, vous moralement et moi plus physiquement. Il peut compromettre ma carrière pour avoir "manqué de convenance" à l’égard de ressortissants de la Coopération Française dont certains ont souvent tendance à faire, de ce qui est une affaire personnelle, une affaire d’État. Je n'ignore pas que dans une telle situation, je ne pèserai pas lourd. C’est sans doute ce que voulait me faire savoir votre conseiller technique. Mais mon devoir de citoyen prime. Surtout dans une période de crise.
Nous entamons la rentrée 1995 et si la cellule informatique n’a pas un statut définissant le statut et le rôle de chacun de ses membres et n’est pas dotée de plus de moyens matériels, la situation de crise qu’elle traverse risque de se bloquer rendant tous nos efforts perdus.
Espérant vous avoir apporté toute la lumière sur la Cellule Informatiques et ses activités, je vous prie de recevoir, monsieur le Directeur Général, mes salutations les plus respectueuses.
M. HASSAN ABDI ADEN,
Responsable de la Cellule Informatique du MEN.
Abréviations utilisées :
Pour la petite histoire, M. Niazi, cet homme des basses œuvres du système et béni-oui-oui devant l'Éternel (aujourd'hui à la retraite), a été décoré des Palmes académiques (hautes décorations originellement décernées aux hauts cadres français du système éducatif français qui se distinguent du lot). Des Palmes Académiques? Pour quels services rendus et à qui?..
Aujourd'hui, près de 20 ans après, je mets ce dossier à la disposition de la mémoire collective des djiboutiens... Aux lectrices et aux lecteurs d'apprécier.
RAPPORT D’ACTIVITE 1994-1995
Introduction
Ça fait maintenant deux ans que je suis affecté à la Cellule Informatique de l’Éducation Nationale qui ne possède toujours pas de statut. Depuis le début, mon travail était essentiellement axé d’une part, sur la maintenance des applications de gestion existantes (examens, allocations scolaires, personnel, CFPEN) et, d’autre part, la poursuite du programme “Schéma Directeur Informatique”.
Depuis novembre 94, le personnel de la Cellule est passé de UN à TROIS informaticiens. Il m’a semblé donc opportun de vous faire le présent rapport à l’issue de cette année scolaire 1994-1995.
Attributions des différents membres de la Cellule
Ma responsabilité effective de la Cellule Informatique de l’Éducation Nationale remonte au 15 Juin 1994, date de départ de M. Laurent Guerrini. Depuis ce jour, je suis confronté à une série de problèmes. Je vous avais d'ailleurs communiqué, à ce sujet, un long rapport à la fin du mois d’octobre 1994, vous priant de bien vouloir faire un statut à la Cellule Informatique avec des attributions claires pour chacun des membres de son personnel. Dans cette correspondance, je vous suggérais également de préparer des locaux avec l’équipement nécessaire au bon fonctionnement de la Cellule, en particulier, en prévision de l’arrivée de notre collègue ATF, Mme Yvette GARCIA. À ce jour, la situation est restée inchangée au plan matériel et au niveau du fonctionnement.
Je ne suis pas sans savoir que vous avez été perturbé par une année scolaire particulièrement difficile (inondations, gréves...). En attendant votre intervention, je vous avais soumis lors de nos brèves réunions de travail, un plan de fonctionnement pour l’année scolaire passée:
- Mme Garcia et M. Ahmed M. s’occuperaient des étapes 4 et 5 du Schéma Directeur Informatique et des développements prévus pour l’année scolaire en cours avec, en priorité, la création de l’Application Paye/Personnel.
- M. Ahmed devait s’occuper en plus de la maintenance et du suivi logiciel auprès du Service du Personnel et des Bourses à partir du second semestre.
- Quant à moi-même, je devais m’occuper de la conception et du développement des toutes nouvelles applications pour la gestion des nouveaux examens (9 au LIC et le BEPC). De plus, je resterais en charge des dépannages logiciels et matériels sur les différents sites de notre Ministère et de l’assistance informatique (sur site) aux Secrétariats généraux des différents examens. Enfin, je devrais assurer l’installation (matériels et logiciels) à chaque acquisition de nouveaux équipements informatiques ainsi que de la formation des utilisateurs.
Le Schéma Directeur Informatique
Le Comité directeur (CD) réuni à l’issue des travaux de l’étape 3 du Schéma Directeur Informatique, avait pris un certain nombre de décisions dont :
- les orientations des études pour les étapes 4 et 5
- le recrutement de développeurs pour renforcer le personnel de la Cellule Informatique (2 djiboutiens et 1 un ingénieur ATF).
- Le choix des outils de développement et d’analyse.
- Les applications prioritaires à créer durant l’année scolaire 1994-95 (Paie, Personnel, Bourses)
Dès le prime abord, Mme Garcia (une prof de collège s'étant affabulé du tire de "ingénieure en informatique") et nous (M. Salem et moi), avions eu de sérieuses divergences sur 2 plans:
- Elle a choisi, toute seule et contre la décision du CD, Turbo Pascal 6.0 comme outil de développement “parce qu’elle avait une application de Paye/Personnel toute faite qu’elle aurait développé en Côte d’Ivoire” alors que le choix du CD sur la question portait sur le langage dBASE que nous utilisons depuis des années. Comme système d’exploitation, elle a choisit UNIX alors que nous avions opté pour le couple Windows NT et Novell.
- Elle a décidé toute seule, et contre la décision du CD, de sauter les étapes 4 et 5 du Schéma Directeur Informatique soit disant pour “Gagner du temps”.
Faut-il rappeler par contre tout le zèle qu’elle a mis pour nous faire aider le consultant international qui a décroché le marché global “formation-emploi” auprès de notre Ministère et de celui du Travail (elle avait mobilisé M. Ahmed pour cela)?
En outre, je porte à votre connaissance que Mme Garcia travaillait dans le plus grand secret dans “son projet” de demande de fonds auprès de la CEE pour l’informatisation de notre ministère. Tous ses travaux se faisaient sur disquettes qu’elle gardait soigneusement dans sa mallette...
Le fonctionnement de la cellule Informatique
Au début du mois de Mai 95, j’ai décidé de faire le bilan de nos activités respectives et de récupérer du même coup mon bureau et mon matériel informatique pour commencer l’édition et l'impression des quelques dizaines de milliers de pages contenant les résultats des différents examens.
Cela a contrarié beaucoup Mme Garcia qui est entrée dans une grande colère (elle m’a poursuivi jusqu’au grand portail de la DGEN). C’était le mardi précédant l’Aîd-El-Adha vers 17 heures 30. M. Aubert et elle ont dû vous faire plusieurs rapports à ce sujet!
Après notre entrevue sur la question, vous m’aviez demandé de consulter M. Aubert, votre conseiller technique. Je suis allé le voir sans à priori, le lundi 15 mai à 7 h 30, espérant qu’il arbitrerait équitablement le différent qui m’opposait à sa compatriote. Au moins sur le plan humain. Hélas.
Il s’est avéré (pour moi) que pour ce dernier, il y a d’un côté ceux qui ont toujours raison, ceratins ATF, et de l’autre, tous les autres (djiboutiens ou français). Il m’a rappelé que sur le plan humain une solution “à l’amiable était envisageable” mais que sur le plan technique, je n’avais pas “les diplômes qu’il faut pour juger” sa compatriote. Il m’a même dit que je “manipulais de la poudre”. Inutile que je vous traduise ces propos et bien d’autres sous-entendus. Je ne suis peut être pas ingénieur en la matière mais tout de même! À ce propos, vous n'êtes pas sans savoir qu'elle non plus, n'est ingénieure ni même... ne possède aucune connaissance substancielle (et surtout actuelle) dans le domaine. À son arrivée, utiliser Windows dans un cadre professionel était comme "jouer au Flipper" (SIC).
En tout cas, monsieur le directeur, dans cette affaire, je ne fais que défendre un choix djiboutien qui, de plus, a été cautionné par d’autres personnes autrement plus diplômées que moi dont des ATF, un consultant international (M. Delpuech), des utilisateurs et des politiques djiboutiens (comme Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale) ainsi que de plusieurs représentants de la Mission Française de Coopération.
Pour moi, de deux choses l’une: ou le système clés en main qu’elle nous impose est trop sophistiqué (quoique j'en doute) et dans ce cas il n’est pas à notre portée, ou, elle n’a rien de précis à nous présenter et dans ce cas, elle veut nous faire perdre du temps!
Monsieur le directeur, nous ne sommes pas sans savoir que notre pays regorge d’exemples de projets clés en main. Feu l’usine d’aliments de bétail et la LDJ en agonie et sous perfusion depuis de longues années en sont des exemples flagrants parmi d’autres. Plus près de nous, a été le cas de feu le logiciel gestion du Personnel fait clés en main par des consultants internationaux pour ce service et, dans le plus grand secret, sans impliquer la moindre compétence djiboutienne et ni même celle de l’ATF chargé de l’informatique de l’époque, M. Guerrini.
Je suis intimement convaincu que désormais nous ne devons compter que sur nous mêmes. Cette vieille sagesse bien de chez nous (“ Dayeer gacantiisuu biyo kaga dhergaa ”) nous le rappelle. À situation d’urgence, solution d’urgence. Il nous faut du concret et vite. S’il faut revoir quelques choses dans le Schéma Directeur Informatique, il faut revoir les coûts et les calendriers à la baisse. Il faut trouver une solution concrète à ce Service Financier débordé sous la masse de documents nécessaires à la Paie des personnels...
Chaque arrivée d’un nouveau coopérant ne doit pas nous faire changer de cap (sous prétexte que c’est son pays qui paie la plus grande part de la note) en embarquant dans des projets dont il est le seul maître d’œuvre (et qui seront balayés par son remplaçant). Ce mépris de nos maigres moyens économiques et humains et, de l’existant, fruit de tant d'années d'effort, doit cesser. Le cycle de l'éternel recommencement doit être brisé. Une fois pour toute.
A propos de la réunion du lundi 15 mai :
L’analyse qui nous été présentée était bonne analyse quoiqu’étant un classique du genre mais la mise en œuvre choisi est vraiment discutable! Conformément aux recommandations du Schéma Directeur Informatique, il vrai que nous avions prévu un maximum de 36 mois pour un développeur pour finir les applications Paie et Personnel (analyse, développement, formation des utilisateurs, mise en service, optimisation et retouches). Cette durée est à diviser par deux, quand on travaille à deux car Mme Garcia a travaillé exclusivement, avec M. Ahmed, sur ce seul projet.
C’est pourquoi, si une solution doit nous obliger de prendre le risque de changer certains points dans notre plan, elle doit nous faire gagner quelque chose de vraiment précieux dans la situation actuelle de notre ministère, le temps !..
Le tableau ci-dessous nous présente la durée (en mois/homme) des applications prioritaires:
Durée Minimale - Durée Maximale
PAIE 4 mois/homme - 12 mois/homme
PERSONNEL 12 mois/homme - 24 mois/homme
TOTAL 16 mois/homme - 36 mois/homme
Mom rapport Personnel d’activité
a) Développement pour le compte du Service des examens:
Depuis la dernière quinzaine du mois d’avril, le compte à rebours avait commencé pour moi. Les différents documents (récépissés, listes d’appel, étiquettes...) nécessaire au bon déroulement des examens (Entrée en 6°, CEP, BEPC, BEP, BACPRO). Seuls le Concours d’Entrée en 6° et le CEP avaient chacun son programme écrits par M. Guerrini (mais qu’il a fallu quand même adapter aux différents périphériques et consommables disponibles cette année).
A ce propos nous avons pu utiliser des étiquettes déclarées impropres à l’utilisation avec nos matériels par mon prédécesseur, ce qui doit faire faire des petites économies au bureau des examens. En dehors de cela, j’ai réécrit de A à Z les applications de gestion des examens suivants :
- nouveau BEPC des collèges,
- 8 nouveaux BEP
- un nouveau BACPRO.
Des exemples de ce genre sont légion. Les différents coefficients des examens du LIC ne m’ont été communiqués que sur le lieu même des examens. Ce qui a failli nous être fatal. Heureusement, nous avons pu éviter le drame que grâce à la coopération exemplaires des membres du secrétariat général de ces examens et des responsables du LIC car, contrairement aux autres (entrée en 6ème, BEPC, etc.), les examens du LIC m’étaient totalement inconnus.
Pour conclure ce point sur les examens, vous n’êtes pas sans savoir le parti pris de M. Niazi qui trouvait normal qu’un véhicule soit mis à la disposition du chef du Bureau des examens mais que mes différents déplacements d’URGENCE entre les différents sites d'examens et notamment entre le LIC et le CES de BOULAOS (que cela fût en période de tests des apllications ou pendant les courses contre la montre des examens) ne méritaient même pas le carburant!
Tout le sérieux, toute la compétence et tout le dynamisme qu’on prête à ce Bureau des Examens repose d'ailleurs en très grande partie sur les outils informatiques que je mets à sa disposition. La création et le suivi de ces outils engagent ma responsabilité (et dans mon domaine, le zéro défaut est de rigueur - je serais le seul fautif en cas de problème!). Le Bureau des examens récolte le fruit de mon effort et de celle de mon prédécesseur L. Guerrini. Il semble hélas que M. Niazi n'a pas d'yeux pour ça.
b) Autres activités (Installations, formations et maintenance effectuées):
Le secrétariat du MEN a reçu un nouvel équipement informatique à la rentrée. J’ai assuré le paramétrage du DOS et de WINDOWS, l’installation des applications bureautiques (WORD 6.0 et EXCEL 5.0 pour WINDOWS) et la formation de Melle Fatouma A., secrétaire du Ministre qui travaillait auparavant avec une copie (sans disquettes originales, ni documents) de la première version de AMI PRO. Ce travail m’a pris deux semaines.
Le Conseiller Technique du MEN en langue Arabe a reçu, quant à lui, une configuration complète de matériel informatique tout en français (clavier, système d’exploitation, polices d’imprimante...).
De plus, sa secrétaire qui devait utiliser ce matériel, n’avait aucune connaissance de l’informatique et ne parlait pas le français. Le paramétrage du matériel en langue arabe, la recherche d’un traitement de texte arabe, et la formation de la secrétaire a dû donc durer plus d’un mois. Ce système est aujourd'hui fonctionnel.
J'ai effectué des interventions analogues au CFPEN au profit de Mme Sania A. en plus de l'aider dans la retouche de l'application des gestion du fichier de suivi de la formation des élèves-instituteurs écrit en dBase III.
J’ai également assuré la maintenance des programmes de gestion des allocations scolaires au Bureau des bourses au mois de novembre 1994 et ai effectué des dépannages matériels et logiciels sur presque tous les sites de notre ministère: MEN, DGEN, CFPEN...
Conclusion
Monsieur le directeur, ce rapport nous engage tous les deux, vous moralement et moi plus physiquement. Il peut compromettre ma carrière pour avoir "manqué de convenance" à l’égard de ressortissants de la Coopération Française dont certains ont souvent tendance à faire, de ce qui est une affaire personnelle, une affaire d’État. Je n'ignore pas que dans une telle situation, je ne pèserai pas lourd. C’est sans doute ce que voulait me faire savoir votre conseiller technique. Mais mon devoir de citoyen prime. Surtout dans une période de crise.
Nous entamons la rentrée 1995 et si la cellule informatique n’a pas un statut définissant le statut et le rôle de chacun de ses membres et n’est pas dotée de plus de moyens matériels, la situation de crise qu’elle traverse risque de se bloquer rendant tous nos efforts perdus.
Espérant vous avoir apporté toute la lumière sur la Cellule Informatiques et ses activités, je vous prie de recevoir, monsieur le Directeur Général, mes salutations les plus respectueuses.
M. HASSAN ABDI ADEN,
Responsable de la Cellule Informatique du MEN.
Abréviations utilisées :
- MEN = Ministère (ou ministre, selon le cas) de l'Éducation Nationale
- DGEN = Direction Générale de l'Éducation Nationale
- CRIPEN = Centre de Recherche, d'Information et de Production de l'Éducation Nationale
- SDI = Schéma Directeur Informatiques
- CD = Comité Directeur
- BEPE = Bureau d'Exécution des Projets de l'Éducation
- ATF = Assistant Technique Français (qu'on appelait communément «coopérant»)
- CFPEN = Centre de Formation Professionnel de l'Éducation Nationale (ex-École Normale)
- LIC = Lycée Industriel et Commercial
- LDJ = Laiterie de Djibouti
- CEE = Communauté économique européenne (ancien nom de l'Union européenne)
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