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Bavardage avec le pote Assamo

Par le plus fortuit des hasards, il y a de ça un été, j'ai retrouvé à Ottawa un ancien collègue mieux connu, dans le temps, sous le surnom de «directeur gréviste» aka Houssein Assamo. Avant cette rencontre inattendue, la dernière fois qu'on s'était croisés, c'était en 1998. Le temps avait passé, mais les souvenirs étaient restés intacts... Voici une partie d'un bavardage à bâton rompu que j'ai eu avec ce nomade écolo avant qu'il ne parte pour je ne sais encore où. Ces dernières échanges datent d'il y a une semaine via le net. À noter que notre long bavardage s'est mué en interview et que chacun des mots dans les réponses du pote Houssein est absolument sien... 
Ce qui suit est une retransciption de ce dernier bavardage.
Bonne lecture.

Q.1) Qui est Houssein Assamo?

R.1) En fait, mon nom officiel, sur mon extrait de naissance est Houssein Abdillahi Rayaleh mais mon nom de naissance est Houssein Abdillahi Buni et mon nom actuel Houssein Assamo s’est ajouté dans mon agenda en 1989 à Yoboki et il s’est consolidé à Assamo puisque j’ai servi en tant qu’instituteur, chargé d’école à ce village du pays Assajog.

Ceci dit, Houssein Assamo, est comme tant d’autres djiboutiennes et djiboutiens, fils d’un pasteur-nomade qui continue à perpétuer autrement ce noble style de vie traditionnelle de ses ancêtres, le nomadisme. Ma formation initiale est «Centimaître» Oops «Instituteur» ou «Pépiniériste d’enfants» mais je suis actuellement «ornithologue/écologue», pardon, un technicien de la nature, plus particulièrement des oiseaux, en fonction au ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de l’environnement comme «conseiller technique» auprès du ministre, après avoir loyalement servi un peu plus d’une décennie, à l’école élémentaire de Djibouti «Mon Pays», comme «instituteur-adjoint, directeur d’école et chercheur pédagogique» au centre de recherche et d’information de l’éducation nationale (CRIPEN) avec un court passage au service de protection des sites et de l’environnement de l’office national du tourisme de Djibouti (ONTD) comme «technicien de l’environnement».

Ma date exacte de naissance n’est pas connue car elle n’a pas été enregistrée comme beaucoup de mes concitoyennes et concitoyens nés en brousse comme moi mais ma venue au monde ne pouvait pas passer inaperçue car cette date coïnciderait à un jour très important et inoubliable « au Grand Pays Somali » et au «Peuple Somali ». Et oui, ce jour, c’est un 26 juin et je suis né à un lieu dit «Sanka Hayramdka/Sanka Xayramadka» situé à quelques pas d’une petite localité frontalière dénommée «Kuljed/Quljeed» près de la ville de Borama en Somalie. D’accord pour un 26 juin, mais de quelle année? C’est très simple. Comment et qui se souviendrait avec exactitude et de façon si précise à mon jour de naissance? Ma mère, bien sûr. Et pourquoi se rappellerait-t-elle ce jour-là plutôt que d’autres, de façon si précise? C’est parce que, c’est un jour très important pour le peuple «Somali» car «Jour de liberté reconquise, jour de célébration d’une liberté retrouvée et jour d’indépendance du pays «Somali», une patrie qui m’est très chère, après une longue période de colonisation occidentale. Qui ne se souviendrait pas avec exactitude, ce jour historique dans la mémoire d’une personne, comme ma mère qui venait me mettre au monde alors que tout le peuple « Somali » savourait les joies incalculables de cet événement. Et par une déduction très élémentariste de par ma formation «centimaître», ce jour serait, le 26 juin de 1960 et non le 26 juin de 1963, la date de naissance sur mes pièces actuelles d’identité. Et donc, j’ai un peu plus d’un demi -siècle de vie sur terre sans se référer à la date de 01/01/1963 sur mon passeport par attribution «ordinateur» et seulement en 1963 sur ma carte d’identité nationale, comme beaucoup de mes compatriotes.

Ceci dit, Assamo, additionnellement à sa formation d’enseignant, est aussi un adepte du silence et des grandes espaces, poète/photographe à ses heures perdues. Et dans ce domaine, il a participé à plusieurs expositions photographiques présentant en toute simplicité des scènes de vie et des gestes quotidiens et éphémères de la vie djiboutienne, respectivement intitulées "L'oeil nomade, un voyage à travers le pays Djibouti", "Fragments de vie" et «Caravane de sel» tant à Djibouti qu’à l’étranger «Paris, Valence, Genève depuis 1997», «Festival littéraire de Suisse, édition 2013». Assamo a également co-publier en 2013 le livre «Djibouti: le silence embrasé du désert», avec Stéphanie Billioud-Kergall, journaliste française et Chehem Watta, auteur -poète djiboutien.

Enfin, Assamo, c’est aussi un nomade, un garçon qui a décidé un jour d’il y a un peu plus d’une quarantaine d’années de devenir solitaire, puis pêcheur avant de reconquérir sa vraie vie « le nomade-pastoraliste » et d’être un vrai nomade, un nomade au service de la nature de notre pays « Djibouti » et ce, à travers les oiseaux. Dans un premier temps de façon inconsciente, naïve et puérile, c’est-à-dire « centimaître/enseignant» motivé par une attitude citoyenne et volontaire et enfin professionnelle, comme ornithologue/écologue.

Voilà, qui est Houssein Assamo, le nomade. Et si vous voulez « jaser » avec lui, n’hésitez pas à se joindre aux efforts de sauvegarde du patrimoine naturel de notre Djibouti à www.djiboutinature.org dont il a initié, il y a un peu plus d’une décennie.

Q.2) Dans quelles circonstances particulières (où, quand, comment, pourquoi...) t'est venue l'idée de t’engager bénévolement dans les affaires communautaires, la toute première fois?

R.2) Le bénévolat ou l’engagement volontaire d’une cause, est une attitude citoyenne et un élément essentiel dans une société. C’est la base même de toute action de développement social et de cohésion communautaire. C’est également la force qui permet à un individu d’aller au-delà de sa personne pour œuvrer de façon concrète au développement et à l’amélioration de la communauté ou de la société toute entière et à tous les niveaux. C’est tout simplement le trait d’union du tissu social de la société et le pont à franchir pour construire une nation.

Le bénévolat, ne vient pas seulement des actions organisées. Beaucoup de gens donnent comme ils le peuvent et selon qu’ils peuvent donner. Ce n’est pas la valeur du don qui est important, c’est le fait de donner, de s’engager.

Être engagé, c'est aller au-delà de l'individualisme pour œuvrer concrètement à l'amélioration de la société et au développement de la collectivité aux niveaux local, régional, national ou international. Un citoyen engagé, c'est donc quelqu'un qui a le souci des autres et conscience d'appartenir à une communauté. Il s'investit au sein d’une association, d’un syndicat ou d’une structure publique volontairement et souvent bénévolement dans des actions non rémunérées en dehors de son temps professionnel et familial dans le but de contribuer à l'évolution et l'amélioration de la société. Et des personnes qui répondent à ces critères sont légions dans notre cher pays «Djibouti».

Ceci dit, mon attitude volontaire, pardon, mon engagement à aider les autres, proches ou lointains, commence vers la fin des années quatre vingt. Quand j’ai débuté mon travail en tant qu’instituteur-adjoint « Centimaître » à école élémentaire de Yoboki, village de la région de Dikhil après avoir complété ma formation en 1989 au centre de formation du personnel de l’éducation nationale «école normale».

A vrai dire mon engagement dans les affaires communautaires de façon soutenue et permanente, surtout focalisé sur la protection de la nature en travaillant avec les communautés locales, un peu partout sur le territoire national, doit remonter dès mon affection à cette école élémentaire de Yoboki.

Mais cet engagement s’est consolidé et a pris son sens réel et pratiquement passionnel, au début des années quatre vingt dix, et c’est à Assamo, village assajog, dont je porte le nom depuis, parce j’y ai travaillé même si le nom ne m’a pas été attribué à Assamo. En fait, mon surnom «Assamo» m’a été donné par mes élèves de la classe où j’ai débuté ma fonction d’instituteur –adjoint stagiaire à Yoboki et cela signifie «Assa Amo Ma’alim – l’instituteur aux cheveux rouges, en langue afar». L’année suivante, j’atterris au village d’Assamo dans la région d’Ali-Sabieh et ça y est, la boucle est bouclée, parce qu’Assamo, pays Assajog ou « région rouge ».

Q.3) Comme vous, combien de personnes croient vraiment au bénévolat en république de Djibouti?

R.3) D’abord il faut convenir à avoir compris de la même manière que moi, le sens du mot bénévolat. Il y a un sens pour les occidentaux, c’est-à-dire pour les pays développés mais je voudrais définir le mot «bénévolat» dans le contexte des pays en développement, Oops, le tiers monde. Normalement le concept de bénévolat est vraiment encré dans notre culture et tradition et c’est, depuis la nuit de temps, le peuple « Somali » a toujours agi de façon communautaire et volontaire, mais il y a eu un bouleversement identitaire, culturel et social avec l’avènement de la colonisation. L’argent est arrivé chez nous et un mode de vie nouvelle est venu bien sûr avec « l’individualisme ». Et l’argent a vraiment supplanté notre instinct naturel d’entre- aide. En tout cas, c’est comme ça que je vois.

Si je réponds à la question, combien de personnes croient au bénévolat en chez nous, le Djibouti, je dirai, beaucoup, vraiment beaucoup mais il y a des obstacles tantôt réels tantôt virtuels qui les empêchent d’être plus efficace et effectif pour contribuer au développement social de notre pays.

Et oui, ce n’est pas pour rien qu’il y ait un nombre très important de groupements communautaires, appelés communément « Associations » tantôt officiellement légalisés avec un récépissé en poche obtenu auprès du ministère de l’intérieur tantôt informellement constitués mais plus actifs et mieux gérés par rapport à ceux ayant obtenu des récépissés. Oui, le bénévolat existe vraiment chez nous et c’est la base de la survie d’une grande frange des djiboutiennes et djiboutiens.

Q.4) Parlons maintenant d'ADN... Donnez-nous en un bref historique, suivi d'un résumé de son présent ainsi que de ses projets présents et à venir. Enfin, d'une façon générale, donnez-nous en un aperçu de ses perspectives?

R.4) Association Djibouti Nature «ADN, en abrégé» précédemment dénommée «Wildlife Protection Organisation-WPO» est, à l’instar des plusieurs associations ou groupements à base communautaires, un représentant de la société civile, opérant chez nous, Djibouti, et elle a été créée en décembre 1999 par quelques amis et amies, en majorité enseignants à l’école élémentaire. Et Association Djibouti Nature, comme bien explicité dans son nom, travaille depuis sa création, sur le terrain afin de contribuer aux efforts nationaux de protection du patrimoine naturel par la recherche et la collecte des données scientifiques sur la nature si riche, rare et particulière de notre pays, par le développement et la mise en œuvre des programmes d’éducation environnementale, de sensibilisation des populations à l’importance de la nature afin de la protéger et du développement durable locale au niveau national et ce, auprès des communautés locales vivant dans les régions de l’intérieur de notre pays et plus particulièrement, dans et autour des sites importants pour la conservation de la diversité biologique et des oiseaux « la nature » et notre pays en compte plus 11 sites, en voici quelques exemples « Forêt du Day, Lac Abhé, corridor montagneux Arrey-Assamo, Haramous-Loyada, Îles Musha-Maskali, etc... ».

En d'autres termes et à titre d’information, ADN a déjà dans son actif, la formation de la quasi-totalité des guides touristiques travaillant dans le secteur informel du tourisme à Djibouti, réalisé des unités d’apicultures au profit des familles nomades, élaboré des outils pédagogiques sur les oiseaux de Djibouti destiné aux élèves et aux enseignants de l’enseignement de base et fondamental, et organisé plusieurs ateliers de formation en éducation environnementale destinés aux enseignants de l’enseignement de base, de conférences et éco-débats à l’Université de Djibouti et à l’Institut Français d’Arhur Rimbaud, distribué des lanternes solaires au profit de la communauté villageoise de Chebelley, et enfin constitué une base des données non exhaustives sur les oiseaux, les grands mammifères et les plantes de Djibouti.

Aussi, Djibouti Nature après un travail acharné de plaidoyer sur le terrain, a réussi à élever au rang de symbole national, le francolin de Djibouti, espèce gravement menacée d’extinction ne vivant qu’à Djibouti et nulle part ailleurs dans le monde. Et c’est suite à la mise en circulation d’une pièce de monnaie de deux cent cinquante Francs Djibouti par la banque centrale de Djibouti en avril 2013. Pour avoir de plus ample information, visiter le lien suivant: http://djiboutinature.org/?p=130

Q.5) Il semble que dans les pays pauvres comme le nôtre, l'aide au développement s'est transformée en assistanat sans issue. Dans quelle mesure cette croyance est vraie ou pas, vous qui êtes un acteur présent sur le terrain?

R.5) Et, oui, malheureusement, c’est vrai et on est très loin du compte pour s’en sortir. A mon avis, l’aide au développement est tout d’abord une nouvelle arme pour garder les pays pauvres et ses peuples, comme le nôtre, pauvre, pardon, miséreux. C’est aussi une nouvelle façon de créer des emplois aux citoyens des pays émetteurs de ces aides au développement, en l’occurrence les pays occidentaux. En général, les fonds qui nourrissent les programmes d’aides au développement destinés aux pays pauvres, viennent de cœurs sincères et généreux qui ont décidé de « disponibiliser » le surplus de leurs bénéfices à travers de fondations et entités charitables afin d’aider les pauvres dans le monde mais la gestion de ces fondations, est malheureusement entre les mains de groupes que je qualifieraient des «opportunistes» ayant des objectifs bien précis, depuis que la guerre froide est finie, …. Et l’Afrique et son peuple est le nouvel ennemi qu’il faut combattre avec une douce guerre «la propagation de la démocratie» dans la misère et ce, à travers une complicité sans nom ou difficile à nommer «des africains» et j’en passe.

Q.6) Dans un monde idéal que devraient faire les donateurs d'une part, et, ceux qui reçoivent les dons pour que notre pays (et les pays comme le nôtre) sorte de l'assistanat?

R.6) Un monde idéal n’existe pas. Pour sortir de l’assistanat, il faut s’investir et de prendre des risques. Le développement n’est pas un MIRACLE.

Q.7) Souvenez-vous de ce titre «L'Afrique est mal partie» écrit par un agronome français du nom de Réné Dumont en 1962? Il n'est pas nécessaire d'avoir lu le livre pour répondre à ma question... Quels sont vos commentaires, plus de 50 ans après?

R.7) L’Afrique n’était pas mal partie et d’ailleurs, si on regarde la carte du monde, le continent africain n’a pas dérivé. Ce sont les africains et leurs ressources naturelles qui étaient mal repartis et qui continuent à partir ailleurs qu’en Afrique pour profiter d’autres peuples.

L’Afrique est malade, oui très malade, c’est tout. Ses remèdes ne sont ni aux Etats-Unis d’Amérique, ni en Europe Occidentale et ni en Asie mais en Afrique. Et, pour guérir, il n’y a pas de miracle car le miracle n’existe pas. Seuls les hommes et les femmes d’Afrique pourraient faire la différence à conditions qu’ils n’attendent pas un quelconque messie qui viendrait des Etats-Unis d’Amérique, d’Europe ou d’Asie pour encore redessiner les frontières d’Afrique afin de faire des autoroutes ou à nouveau piller les ressources naturelles d’Afrique.

Et si l’Afrique n’a ni hommes ni femmes capables de prendre sa destinée en main, alors, l’Afrique va continuer à être les parcs miniers des pays développés. Et nos enfants et leurs enfants et les enfants de leurs enfants, auront le sinistre rôle des miséreux citoyens au sein du continent le plus riche de la planète « TERRE », l’Afrique.

Q.8) Quel message passerez-vous à la diaspora Djiboutienne et surtout à ses enfants (certains ont passé la 20taine et n'ont aucune idée du «pays de leurs parents là-bas en Afrique»?)

R.8) Le pays Djibouti est toujours là. Et, oui, notre pays n’a pas changé de continent malgré sa localisation géographique à l’entrée d’une des fissures du grand rift africain, là où l’Afrique va se scinder un jour. Et il nous attend.

Pour celles ou ceux qui ont passé la vingtaine d’années, enfants de la diaspora Djiboutienne et qui n’ont aucune idée du « pays de leurs parents, le Djibouti, là-bas, en Afrique», il ne faut pas oublier que vous avez plus de chance par rapport à celles ou ceux qui sont restés au pays grâce à vos parents qui ont pris le risque de braver des dangers incalculables et avoir fait des sacrifices sans communes mesures, non seulement de venir ici quelque fois à leur risque et péril en traversant plusieurs pays avant la destination finale mais aussi à vous élever, éduquer et vous accompagner pas à pas dans un pays où ils n’avaient aucune idée de sa culture, de son climat et de ses conditions économiques.

Bonne chance et n’oublier pas que vous avez un pays, Djibouti.

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