Tout d'abord, permettez de vous souhaiter toutes et tous une joyeuse Aid-el-Adha. Puisse Allah nous préserver de tous les maux. CIID MABARAK !
Ce souhait fait, ces dernières semaines, j'ai lu dans La Nation une série d'articles traitant de l'Éducation Nationale. La Nation? Oui, La Nation. Après tout, cette feuille de choux, c'est le journal du pays, non? J'ai vu, entre autre, la photo ci-dessus et là... Memories'n blues. Coucou chers collègues!
Mais revenons à l'objet du présent post. Un article intitulé “du maitre à l'élève”, m'a replongé dans le monde de l'Éducation de notre pays. Ce monde qui a façonné l'être que je suis et qui fut mon gagne-pain pendant plus de 20 ans. Pourquoi j'en parle? Par pure nostalgie? Honnêtement, oui un peu. Mais ce n'est pas tout. J'en parle pour essayer de présenter les deux faces de la médaille (et non pas seulement celle qui brille) dans une série d'articles.
Alors allons-y... Je ne sais pas si le journaliste a utilisé les termes "maître" et "élève" de façon consciente ou inconsciente mais, pour une fois, il a visé juste: il utilise les bons mots. C'est peut-être un ex-maître d'école comme moi ou un nostalgique du bon vieux temps. Allez savoir.
Toujours est-il que cet article (“du maitre à l'élève”) m'a inspiré à lire tous les autres consacrés, à ce sujet. Il y avait des choses intéressantes mais aussi, comme il fallait s'y attendre, beaucoup du fameux refain qui veut que l'on doit tout à la lumière des lumière, le grand Ismaaciil Daweeye, en premier lieu, et à son excellence le ministre du moment, en 2nd lieu. Comme il fallait s'y attendre, on nous fait croire que l'on doit tout à ces deux homme! Sacrés flagorneurs ces jourmalistes (*)
J'ai alors décidé de consacrer moi aussi une série articles à l'ÉCOLE DJIBOUTIENNE afin partager avec vous certains souvenirs et relater également, la décente aux calendes grecques de tout notre système éducatif, dans les années 90.
Dans ce premier article, je vais aborder (et me limiter à) une question de sémantique que je trouve fondamentale. Entre ces deux termes (“maître” et, “élève”) employés par le journaliste et leurs nombreux substituts, quelle doit être la terminologie correcte et/ou officielle? En résumé, lequel des titres suivants est le plus approprié pour qualifier ce couple?
1. Maitre / Élève?
2. Enseignant / Apprenant?
3. Adulte / Petit d'homme?
Quand je suis entré à l'école primaire (comme élève, en 1967!) on utilisait la première appellation. Quand j'ai quitté le système en 1998 après 20 de carrière, on utilisait la seconde. Quand est-ce que ça a changé? Pourquoi ça a changé? Il y a rarement consensus! Certains faits demeurent, cependant: cette dernière formulation “moderne” nous a été proposée (ou plutôt imposée) par les coopérants français (ces colporteurs des mêmes recettes, partout en Afrique) et, leurs hommes de main locaux qui, dans leur excès de zèle pour plaire au "gaal", n'ont jamais chercher à comprendre.
Oui! L'appellation "enseignant/apprenant" nous a été imposée. Elle nous été imposée non pas pour “moderniser” notre système, comme on nous faisait croire, mais parce qu'elle rendait la vie beaucoup plus facile et beaucoup plus commode à ces coopérants/colporteurs et leurs pantins locaux. Et voici pourquoi: la relation enseignant/apprenant ne dépasse pas l'enceinte scolaire. La responsabilité de l'enseignant (et de tout le système éducatif qu'il incarne) s'arrête à la porte de l'école. Dans la rue et dans la “vraie” vie, l'enseignant et son apprenant se croisent comme deux parfaits inconnus.
Le simple fait de changer ces deux mots change toute la philosophie et les orientation de tout le système.
L'enseignant transmet seulement un savoir, une instruction... C'est tout. Il faut donc noter que cette formule "moderne" a quelque chose d'incohérent. Où est l'ÉDUCATION? Pourquoi parler "d'enseignant" quand le nom du ministère, lui, n'est plus Ministère de l'Enseignement. Pourquoi diable, doit-on se limiter à "enseigner" quand le mandat (et l'appellation) du ministère parlent de concert, d'ÉDUCATION? C'est incohérent!
Personnellement, je suis pour l'appellation No.1 (maître/élève). Et c'est pour une raison bien simple: la relation entre ce pair ne doit pas s'arrêter (et dans les faits ne s'arrête jamais) aux portes de l'école. Elle va bien au-delà. Le maître n'est ni un moniteur ni un instructeur ni même un enseignant (qui transmet seulement un savoir et/ou des savoir-faire). Le maître est celui qui transmet un savoir, des savoir-faire et aussi et surtout un savoir-être. Le maître, en plus de transmettre du savoir et des savoir-faire, est (et doit redevenir) un modèle et un véritable moule qui façonne le citoyen de demain!
Le moniteur montre (comment faire). L'instructeur instruit. L'enseignant enseigne (sic). Et le maître, alors? Il éduque! C'est à dire qu'il transmet, en prêchant par l'exemple, les connaissances, les compétences et les valeurs morales de notre société au citoyen de demain! C'est ça éduquer!
Éduquer, n'est-ce le mandat que que l'on donne au ministère chargé de cette noble mission et que nous appelons (à raison) l'Éducation Nationale? Chez nous, comme nul part au monde, personne ne parle de "ministère de l'Instruction Publique" ni même de "ministère de l'Enseignement"! On ne parle plus que de "ministère de l'Éducation". L'Éducation doit être confiée à des maîtres!
Alors, appelons nos MAÎTRES, des MAÎTRES car l'utilisation de ce vocable les valorise et... les responsabilise! L'avenir d'une société repose sur une base : son système d'Éducation et ce système d'éducation a un socle : le maitre d'école!
Le maitre est un modèle à imiter, un exemple et un guide à suivre, un architecte qui façonne notre personnalité. Il incarne la connaissance, le savoir, la sagesse... pour son élève. Car l'élève est non pas celui que l'on élève comme dans un élevage de moutons mais, celui dont on stimule l'élévation. Ce n'est pas un vulgaire apprenant. C'est celui qui est destiné à s'élever! L'élève doit alors être confié à un maître.
À suivre.
Hassan A. Aden
hassan.aden@ncf.ca
Dans le prochain article, je vais parler du maître d'hier vs celui d'aujourd'hui
(*) Jourmalistes : barbarisme de pure création personnelle composé de 'jour' (le jour, le moment présent) et "maalis" (verbe somali = traire) et enfin le suffixe "iste" (celui ou celle qui...). Un jourmaliste est donc celui ou celle qui, littérallement, profite du jour (le moment présent). Un profiteur, quoi! Jourmaliste vs. journaliste!
Ce souhait fait, ces dernières semaines, j'ai lu dans La Nation une série d'articles traitant de l'Éducation Nationale. La Nation? Oui, La Nation. Après tout, cette feuille de choux, c'est le journal du pays, non? J'ai vu, entre autre, la photo ci-dessus et là... Memories'n blues. Coucou chers collègues!
Mais revenons à l'objet du présent post. Un article intitulé “du maitre à l'élève”, m'a replongé dans le monde de l'Éducation de notre pays. Ce monde qui a façonné l'être que je suis et qui fut mon gagne-pain pendant plus de 20 ans. Pourquoi j'en parle? Par pure nostalgie? Honnêtement, oui un peu. Mais ce n'est pas tout. J'en parle pour essayer de présenter les deux faces de la médaille (et non pas seulement celle qui brille) dans une série d'articles.
Alors allons-y... Je ne sais pas si le journaliste a utilisé les termes "maître" et "élève" de façon consciente ou inconsciente mais, pour une fois, il a visé juste: il utilise les bons mots. C'est peut-être un ex-maître d'école comme moi ou un nostalgique du bon vieux temps. Allez savoir.
Toujours est-il que cet article (“du maitre à l'élève”) m'a inspiré à lire tous les autres consacrés, à ce sujet. Il y avait des choses intéressantes mais aussi, comme il fallait s'y attendre, beaucoup du fameux refain qui veut que l'on doit tout à la lumière des lumière, le grand Ismaaciil Daweeye, en premier lieu, et à son excellence le ministre du moment, en 2nd lieu. Comme il fallait s'y attendre, on nous fait croire que l'on doit tout à ces deux homme! Sacrés flagorneurs ces jourmalistes (*)
J'ai alors décidé de consacrer moi aussi une série articles à l'ÉCOLE DJIBOUTIENNE afin partager avec vous certains souvenirs et relater également, la décente aux calendes grecques de tout notre système éducatif, dans les années 90.
Dans ce premier article, je vais aborder (et me limiter à) une question de sémantique que je trouve fondamentale. Entre ces deux termes (“maître” et, “élève”) employés par le journaliste et leurs nombreux substituts, quelle doit être la terminologie correcte et/ou officielle? En résumé, lequel des titres suivants est le plus approprié pour qualifier ce couple?
1. Maitre / Élève?
2. Enseignant / Apprenant?
3. Adulte / Petit d'homme?
Quand je suis entré à l'école primaire (comme élève, en 1967!) on utilisait la première appellation. Quand j'ai quitté le système en 1998 après 20 de carrière, on utilisait la seconde. Quand est-ce que ça a changé? Pourquoi ça a changé? Il y a rarement consensus! Certains faits demeurent, cependant: cette dernière formulation “moderne” nous a été proposée (ou plutôt imposée) par les coopérants français (ces colporteurs des mêmes recettes, partout en Afrique) et, leurs hommes de main locaux qui, dans leur excès de zèle pour plaire au "gaal", n'ont jamais chercher à comprendre.
Oui! L'appellation "enseignant/apprenant" nous a été imposée. Elle nous été imposée non pas pour “moderniser” notre système, comme on nous faisait croire, mais parce qu'elle rendait la vie beaucoup plus facile et beaucoup plus commode à ces coopérants/colporteurs et leurs pantins locaux. Et voici pourquoi: la relation enseignant/apprenant ne dépasse pas l'enceinte scolaire. La responsabilité de l'enseignant (et de tout le système éducatif qu'il incarne) s'arrête à la porte de l'école. Dans la rue et dans la “vraie” vie, l'enseignant et son apprenant se croisent comme deux parfaits inconnus.
Le simple fait de changer ces deux mots change toute la philosophie et les orientation de tout le système.
L'enseignant transmet seulement un savoir, une instruction... C'est tout. Il faut donc noter que cette formule "moderne" a quelque chose d'incohérent. Où est l'ÉDUCATION? Pourquoi parler "d'enseignant" quand le nom du ministère, lui, n'est plus Ministère de l'Enseignement. Pourquoi diable, doit-on se limiter à "enseigner" quand le mandat (et l'appellation) du ministère parlent de concert, d'ÉDUCATION? C'est incohérent!
Personnellement, je suis pour l'appellation No.1 (maître/élève). Et c'est pour une raison bien simple: la relation entre ce pair ne doit pas s'arrêter (et dans les faits ne s'arrête jamais) aux portes de l'école. Elle va bien au-delà. Le maître n'est ni un moniteur ni un instructeur ni même un enseignant (qui transmet seulement un savoir et/ou des savoir-faire). Le maître est celui qui transmet un savoir, des savoir-faire et aussi et surtout un savoir-être. Le maître, en plus de transmettre du savoir et des savoir-faire, est (et doit redevenir) un modèle et un véritable moule qui façonne le citoyen de demain!
Le moniteur montre (comment faire). L'instructeur instruit. L'enseignant enseigne (sic). Et le maître, alors? Il éduque! C'est à dire qu'il transmet, en prêchant par l'exemple, les connaissances, les compétences et les valeurs morales de notre société au citoyen de demain! C'est ça éduquer!
Éduquer, n'est-ce le mandat que que l'on donne au ministère chargé de cette noble mission et que nous appelons (à raison) l'Éducation Nationale? Chez nous, comme nul part au monde, personne ne parle de "ministère de l'Instruction Publique" ni même de "ministère de l'Enseignement"! On ne parle plus que de "ministère de l'Éducation". L'Éducation doit être confiée à des maîtres!
Alors, appelons nos MAÎTRES, des MAÎTRES car l'utilisation de ce vocable les valorise et... les responsabilise! L'avenir d'une société repose sur une base : son système d'Éducation et ce système d'éducation a un socle : le maitre d'école!
Le maitre est un modèle à imiter, un exemple et un guide à suivre, un architecte qui façonne notre personnalité. Il incarne la connaissance, le savoir, la sagesse... pour son élève. Car l'élève est non pas celui que l'on élève comme dans un élevage de moutons mais, celui dont on stimule l'élévation. Ce n'est pas un vulgaire apprenant. C'est celui qui est destiné à s'élever! L'élève doit alors être confié à un maître.
À suivre.
Hassan A. Aden
hassan.aden@ncf.ca
Dans le prochain article, je vais parler du maître d'hier vs celui d'aujourd'hui
(*) Jourmalistes : barbarisme de pure création personnelle composé de 'jour' (le jour, le moment présent) et "maalis" (verbe somali = traire) et enfin le suffixe "iste" (celui ou celle qui...). Un jourmaliste est donc celui ou celle qui, littérallement, profite du jour (le moment présent). Un profiteur, quoi! Jourmaliste vs. journaliste!
et quant est il des enseignants decrocheur qui ne sont la que pour des raisons purement financieres et non! pour des raisons plus nobles, a savoir la devotion envers son metier!!!
RépondreEffacerQui est cette lumière des lumières?
RépondreEffacerTrès subtile sa réponse! LOL! Selon cet individu on va à l'éd. nat. pour s'enrichir... Bravo, en voilà un qui enrichit le débat. LOL!
Cette lumière doit être un de ces conseillers qui ont fait dire à Gouled (AHN) dans les années 80 "Macallimiinta, imaanta Allah ka qaad, waxaan sinay aqal weyn iyo dhawr boqol oo kun. Maxay doonayan?" après quelques collègues urent tenté de créer un premier syndicat d'enseignants en 1984 (si ce n'est pas un de ces gars, cette lumière, ça doit être un de leurs disciples de la relève). LOL!
Hassan Y. Loita, Osman O. Moussa, Ismael Aden, etc. ont été dispersés "en brousse" pour avoir avoir ourdi "ce complot" (tentative de création d'un syndicat d'enseignants).
Prière d'attendre les prochains aricles, pour la suite!