DAHER AHMED FARAH (DAF), président du parti MRD est venu à Ottawa. Il a eu une série de rencontres avec toutes les composantes de la communauté djiboutienne et avec des amis de Djibouti vivant dans la région de la capitale fédérale du Canada. Ce qu'il a fait et ce qu'il a dit, c'est dans les médias et dans internet. Ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre. Mais alors, pourquoi j'en parle?
J'en parle parce que ce j'ai participé à plusieurs rassemblements organisé par son parti. J'en parle parce que j'ai vu des choses. J'ai ressenti des choses.
Lors des meetings et autres rencontres auxquelles j'ai pris part, j'ai eu l'occasion de bien observer l'assistance et, ce que j'ai vu, est pour moi un signe de renouveau. J'ai vu des djiboutiens et des non-djiboutiens. J'ai vu des jeunes et des moins jeunes. J'ai vu d'irréductibles opposants ou sympathisants de l'opposition, réunis, dans la même salle, que les (ex-?) irréductibles supporters du régime, sans échanges violents, fussent-ils seulement verbaux. J'ai vu ceux qui tenaient mordicus à leur djiboutienneté (malgré toutes les déconvenues) et ceux qui ont tellement été dégoûté par ce qui se passe au pays pendant les 32 dernières années, au point de remettre en question leur nationalité!
Tout ce beau monde était ensemble, réuni. Pourquoi? Pour attendre chacun sa botte de khat? Non. Pour bien plus: pour Djibouti! Cela en soi est nouveau. Les gens étaient venus des deux rives de la rivière des Outaouais (Ottawa River). De Kanata à Cumberland, de Gatineau à Aylmer. Et même de plus loin. Pour une fois depuis longtemps, des djiboutiens participaient à un événement politique sans l'appât du gain. Extraordinaire! J'ai vu des “instants-nation” comme disait mon ami “Souleiman-SYNESED”.
Si les gens ne sont pas motivé par l'argent et le khat, leur motivation était tribal, me direz-vous. Non. Je peux en témoigner. Tous ceux et celles qui étaient là peuvent en témoigner aussi. J'ai vu pour la première fois depuis l'indépendance ou plus récemment, depuis l'euphorie engendrée par l'introduction du multipartisme dans notre pays au début des années 90, des afars, des arabes, des métis, des somalis, ensemble pour parler de l'avenir de ce qu'ils ont en commun: Djibouti. Ça, c'est nouveau pour la première fois depuis longtemps, les djiboutiens se retrouvent. C'est un (re)nouveau!
Ce renouveau est l'œuvre d'un petit groupe de djiboutiens du bureau du MRD au Canada :
Ali Salem, Ahmed Ibrahim et Mohamed Houssein ainsi que beaucoup de jeunes soldats... Il faut reconnaitre ce mérite à ce groupe dynamique qui a pu nous (re)réunir. Mais ce mérite serait vain sans la bonne volonté des djiboutiennes et des djiboutiens de tout âge et de toute origine qui avaient bravé le froid et la distance pour se remmettre ensemble et dépasser le clivage politique basé sur l'origine ethnique et le clan. Un grand bravo à tous.
L'idée de ce post, n'est pas demander de soutenir un parti en particulier, mais d'inviter les djiboutiennes et les djiboutiens à se (re)engager dans l'avenir du pays. Mes très chers compatriotes, vous n'êtes pas sans savoir que, là-bas, tout va mal. On parle de chômage. On parle de la cherté du coût de la vie à cause de la spéculation et du monopole des denrées de base et de l'énergie. On parle de plus en plus du manque d'eau potable (tarissement, contamination et salinisation de la nappe phréatique).
On ne va pas se chamailler pour savoir qui sont les responsables de tous ces problèmes mais permettez-moi d'affirmer une chose: un seul parti (le seul au pouvoir depuis au moins 1977) est le seul qui s'obstine à nous répéter que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles! Mais voyons donc! comme disent les québécois.
Je supplie les djiboutiens de persévérer dans cette voie en mettant fin à leur division et de revenir, comme en 1977, autour d'un projet : Djibouti. Car plus que jamais, le pays a besoin de tous ses enfants.
Merci à vous tous, djiboutiennes, djiboutiens et amis de Djibouti. Vous (re)voir ensemble, comme ça, fait chaud au coeur. Merci aussi à vous l'équipe du MRD: Daher, Ali, Ahmed, Mohamed ainsi que tous les jeunes bénvoles. J'espère que le reste de l'opposition va s'inspirer de votre exemple.
Tout ce que j'ai vu, entendu et ressenti ces jour-ci, me permet de présager qu'un vent de renouveau est en train de souffler sur le paysage politique, djiboutien. Bravo à tous et toutes.
Commentaires
Publier un commentaire