Passer au contenu principal

Ottawa: Commémoration des événements du 27 septembre 1990

Le mardi 27 septembre 2011 prochain marquera le 21ème anniversaire de l'attentat du Café de Paris commis par les services secrets djiboutiens (ou plus exactement, la police politique du régime). Cet acte de barbarie qui a coûté la vie à deux enfants et fait de nombreux blessés avait un objectif et une motivation purement et simplement politiques.

Rappelez-vous, même si ça paraît déjà lointain. Les pays du bloc de l'est commençaient à s'effondrer. Le monde entrait dans une période d'euphorie où le totalitarisme et l'obscurantisme perdaient du terrain face à la démocratie (nous savons depuis, que la nature a repris ses droits!).

Dans ce cadre, le gouvernement de François Mitterrand, imposait des changements politiques et structurels aux pays africains francophones. En d'autres termes, il rendait l'aide “au développement” conditionnelle aux reformes que chaque pays africain de sa zone d'influence mettrait en place, en ce sens. Résultat : l'aide française tarissait et la rue africaine commençait à sortir de sa léthargie.

Chez nous, le gouvernement du parti unique du 4 mars de Hassan Gouled et de ses proches n'a pas apprécié ce qu'il considéraient être la fois comme “une ingratitude” française, «une ingérence» française dans ses affaires d'un état souverain et «un complot gauchisant» français. Ils n'entendaient pas se laisser faire par la “France de gauche”! Il fallait faire quelque chose et vite. Gouled et ses proches décidèrent alors de frapper un grand coup: attenter aux intérêts français et à la vie des ressortissants, à Djibouti même!

Voilà toute la motivation et la raison d'être de cet acte barbare. L'attentat du Café de Paris, c'est ça et rien d'autre. On voulait faire payer les français... Mais ce n'est pas tout. Il fallait faire d'une pierre deux coup. Pour prévenir toute tentative, volonté ou même tout simple désir de changement du système de parti unique par autre chose, il fallait diviser la population et désorienter la rue.

Pour Cela, les «stratèges » du régime ont décidé de désigner d'avance (c'est le terme qu'il faut) un bouc émissaire. La communauté Gadabourci a été choisie d'avance pour jouer le rôle du méchant. Une véritable chasse aux sorcières impliquant l'armée, la police, la gendarmerie et l'infâme SDS a été mis en place dans tout le pays. Entre le 27 septembre 1990 et le début du mois de novembre de 1991, plusieurs milliers de personnes issues de la communauté "gada" ont été séquestrées, emprisonnées sans procès, sauvagement torturées, déportées et certaines assassinées, sans distinction d'âge, de sexe ni de condition de santé physique ou mentale. Les Gadabourci ont tout simplement payé de leur sang les conséquences de ce jeu de poker macabre.

Aujourd'hui, 21 ans après, le problème n'a pas changé d'un iota. Ce régime totalitaire clanique s'en prend aux différentes communautés du pays les unes après les autres. Hier les Gadabourci, aujourd'hui les Afar et certains Issa, demain les Issack et les Arabes... Et tout ça pour s'éterniser au pouvoir.

Nous demandons donc aux djiboutiens de partout, de commémorer ce triste anniversaire, comme ils doivent commémorer tous les autres tristes anniversaires. Nous demandons aussi aux djiboutiens de la région d'Ottawa, aux amis de Djibouti et à toute personne éprise de justice à venir manifester avec nous autour de la célèbre flamme du centenaire de la colline du parlement, le samedi 1er Octobre prochain, entre 11 heures et 13 heures, beau temps, mauvais temps! Il est temps que la barbarie cesse. Il faut envoyer un signal fort pour cela.

En faisant cela, loin de nous le fait d'attiser la haine inter-clanique ou inter-communautaire. Non! Loin de nous, cette idée. Nous pensons que le devoir de souvenir est un devoir citoyen pour rappeler que le totalitarisme et la barbarie doivent cesser et l'état de droit restauré, à Djibouti.

Hassan Aden
(APDDP) Association pour la promotion de la démocratie et du droit de la personne.

Commentaires

  1. avez vous des aveux de certains tortionnaires?avez vous une preuve scientifique?vous pourriez peut-être éclairer ma lenteur d'esprit mais j'avoue que je ne saisi pas le lien entre l'effondrement du bloc soviétique et les pays africains.

    RépondreEffacer
  2. Cher(e) anonyme,

    Parlant de "lanterne", le lien entre l'effondrement du bloc soviétique et les autres facteurs que j'ai utilisés en préambule(Papa Mitterand, etc.) sont le contexte qui a précipité l'instauration du multipartisme dans le monde et... En Afrqique francophone et... donc à Djibouti!

    Pour gagner du temps, les Tonton Macoute (Senior Gouled et Junior IOG) ont échauffaudé des plans dont... le 27 septembre 1990 pour faire payer des civils innocents.

    "C'est tu clair" dans ta lanterne? (comme on dit en bon québecquois) Pour ta "lenteur d'esprit", j'ai pas de remède cher ami(e)!

    RépondreEffacer

Publier un commentaire

Messages les plus consultés de ce blogue

Qui est quoi?

Comme je m'y attendais un peu, mon article sur les autochtones de Djibouti a provoqué une avalanche de réactions. Certaines ont été laissées en commentaires dans le blog lui-même (je vous laisse le soin d'y jeter un coup d'œil) et d'autres m'ont été envoyées directement sous forme de courrier électronique. J'ai même reçu quelques menaces (indirectes). J'ai donc jugé bon de revenir sur le sujet non pas pour changer de cap, mais pour le maintenir! Chers compatriotes, ce qui est bien dommage, c'est que la plupart des réactions proviennent de parfaits anonymes. Ce genre d'attitude me rappelle les «shadirré» , ces tristement célèbres indics qui dénonçaient les leurs aux français pendant les années de la lutte pour l'indépendance, en se cachant derrière un voile noir (shadir). Ceux qui se cachent sont des «shadirré». Rien de moins. Sinon pourquoi cachent-t-ils leurs identités? Pourquoi cachent-t-ils leurs visages et leurs noms? C'est simple.

SOOMAALI IYO XABASHI

A) HORDHAC: Qoraalkeygan waxa sobobey Prof. Cabdi Ismaaciil Samatar oo ka hadlaya waxa ugu magac daray “Gardarrada Ethiopia & Xasuuqa shacabka Soomaaliyeed” oo aan dhowaan ka daawaday shabakadda Saylicipress.net. Shirkaas oo la qabtay, sida sawirka ka muuqata, 2007dii, laakiin anigu dhowaan aan daawaday. Inkasta oo murtida hadalka C.I. Samatar (oo ah aqoonyahan weyn ah) aan u qushuucay, hase yeeshee waxaan ka soo horjeedaa in uu nin heerkaas ihi istimaalo ereyga Itoobiya! Walaaca aan ka qabo isticmaalka ereygaa (oo maanta la iska qoro amma la’iskaga dhawaaqo fiirsi la'aan) iyo cawaaqibka dambe ee uu ku yelandoono jiritaanka iyo qarannimada Soomaalida ayaa keenay inaan qayladoontan idiin soo qoro. Bal markaa, waxaan idiin soo hormarinayaa shantan su'aalood. Horta ereyga Itoobiya (Ethiopia) goormaa la sameeyay? Ayaa sammeeyay? Ujeedadee laga lahaa, walina laga leeyahay? Guud ahaan, iyo gaar ahaanba, ayay dani ugu jirtaa isticmaalkiisa? Qofka soomaaliga ah, meeshuu do

Qui est prêt pour remplacer IOG?

En lisant ici et là l'actualité sur notre pays, en provenance aussi bien du régime que de toutes les oppositions, une question m'est venu à l'esprit : « qui est prêt à remplacer IOG, aujourd'hui? ». Certains souriront. Moi, pas! Voici pourquoi. Chers compatriotes de gré ou de force, un jour, IOG va partir . Rappelez-vous : Menghistu, Syad Barreh, Arap Moi, Hassan Gouled... Ils sont tous partis. D'une manière ou d'une autre. Si M. IOG partait aujourd'hui, qui pourrait le remplacer sans heurt. Sans violence. Sans une autre guerre civile. Sans verser une goutte de sang. Cette question m'a beaucoup cuisiné, tellement la réponse est loin d'être évidente, pour moi en tout cas. Qui est assez rassembleur tout étant crédible? Qui a un passé sans taches? Qui est compétent et honnête, à la fois?.. Qui mérite d'être notre prochain président? Dans notre région troublée, des hommes comme Syad Barreh et Menghistu ont quitté le pouvoir par la porte de servi