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Le calme avant la prochaine tempête


La situation semble se calmer à Zeilah. Le nouveau maire élu, M. Houssein Idleh et son adjoint ont été officiellement assermentés. IOG et ses hommes de main viennent de faire un repli stratégique. Cependant, les causes profondes demeurent et le feu couve. Il y a deux raisons à cela.

La première:

No doubt! Ismaël Omar Guelleh continuera la régionalisation du problème djiboutien car il a urgence dans sa démeure: les prochaines législatives. Il allumera des conflits inter ou intra ethniques pour faire croire à certains qu'il est en train de sauver "la Nation Issa" (néologisme employé ces jours-ci dans le net). Il a d'ailleurs commencé à avoir cette lumineuse idée de régionalisation de la politique djiboutienne à la fin des années 80, à la déconfiture du régime de Syad Barré, en Somalie. Il est important de rappeler à ce propos que le régime de Beit-el-Wali a joué double-jeu dans le dossier somalien. Il a d'abord soutenu Syad Barré même si tous les analystes prévoyaient la chute imminente. Et les raisons sont iogéennes:  profiter au maximum des prêts sans conditions ni garantie de la banque Somalienne de Djibouti. Cette banque est aujourd'hui sous la tutelle du Beauf' Djama Haid qui vient de brûler les archives. N'est-ce pas? Après avoir servi (et saigné) Syad Barré, le Roi des hyènes a ensuite pris fait et cause pour l'opposition armée. En effet, IOG a décidé de soutenir le SNM (Somali National Mouvement) non par principe mais pour négocier la cession (officielle ou non) d'une zone tampon (grande comme le tiers de la superficie de la République de Djibouti) à la frontière entre les 2 pays.

Depuis 1991, année de création de la Somaliland, et surtout après la mort du grand Mohamed Haji Ibrahim Egal, IOG étent son d'influence dans cette zone qu'il a pu transformer en zone de non droit. Ses services secrets (vêtus de différents chapeaux, selon le moment) y font la loi et le gouvernement de Dahir Reyaleh et de Ahmed Silanyo n'ont rien fait pour aider les nombreuses victimes collatérales. Au contraire! Aujourd'hui, les victimes viennent d'atteindre la limite de rupture totale. IOG et ses hommes de main viennent de créer une situation de non retour. Elle est là la première raison.

La seconde :

Les victimes collatérales du dictateur sans foi sont essentiellement les gadabourci (le clan de sa mère) et ce n'est pas le première fois qu'une telle chose leur arrive. Depuis 1988, les gada comptent des dizaines de morts. Hassan Gouled et IOG les déportaient à la frontière de Loyada (à 16 km du Centre-ville de la capitale, Djibouti). Aujourd'hui, IOG veut élargir sa zone de non-droit à une centaine de kilomètres à l'intérieur de la Somaliland. Cela, bien évidemment, fait son lot de victimes comme ces les deux ados de samedi 30 décembre. Àprès les avoir déportés en masse à la frontière officielle, il veut en plus les déposseder de tout. Même de leurs vies!

À causse de cette situation intenable, une chose vient de basculer de façon définitive. Dans le temps, IOG s'achetait les notables gada. Certains de ces notables étaient ou sont en effet des salariés du gouvernement somalilandais ou djiboutien. Aujourd'hui, ces notables n'ont plus le contrôle de la situation. Silanyo et IOG, non plus. Une jeunesse en furie et des intellectuels dégoûtés (et trahis) par ces deux régime prennent les choses en main. Et croyez-moi, ils sont loin d'être satisfaits par le dénouement de la crise de Zeilah car IOG et ses associés s'achètent du temps, le temps de réorganiser leur stratégie. MAIS... Ces nouveaux acteurs, ne le laisseront plus faire. Voilà la deuxième raison.

Épilogue :

Le silence de la classe politique et surtout... de l'opposition (sans parler de la grande majorité silencieuse) dure toujours! Ceux qui visent le pouvoir suprême dans nos contrées attendent que les choses se règlent par elles-mêmes. Alors, il est temps que les intellectuels djiboutiens et somalilandais se mettent de la mêlée avec courage et rationalité car pour l'instant, l'émotion a droit de cité dans ces conflits entre frères. Chères sœurs et chers frères, ne l'oublions pas : la paix était notre marque de commerce. Agissons pour qu'elle le reste.

Hassan Aden
hassan.aden@ncf.ca

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