Passer au contenu principal

Zeilah : les hostilités commencent.

''Ninkii baxaya buuraha jinkaa loo bidh-bidhiyaaye...''

Selon plusieurs sites d'informations (Burcoonline.com, Awdalpress.com, Gaafo.com, etc.) et des informations à la source, le jeudi 3 janvier, des miliciens armés en provenance de la République de Djibouti auraient traversé la frontière à Cali-Coon et se massent au lieu-dit Qalaan-Qallay situé à 5 km à l'intérieur du territoire Somlilandais.

Les militaires somalilandais basés entre le village frontalier de Loyada (Lowyo Cade) et le bord de l'oued Bariisle ont essayé de s'enquérir de la situation. En guise de réponse, ils ont essuyé des rafales de tirs d'armes automatiques de la part de la milice. Cette milice iogéenne serait forte de 300 hommes selon les informations recueillies auprès de la population de la région.

Pour l'instant on ne rapporte pas de perte de vies humaines mais la population vivant dans toute la région frontalière vit de nouveau dans la peur. En effet, depuis la fin des années 80, ces populations se sont souvent retrouvées isolées entre le désert torride de la plaine côtière de Giriyaad et Djibouti. Autrement dit, elles se sont retrouvées entre l'arbre et l'écorce(*). IOG a toujours capitalisé cela pour garder et consolider son pouvoir.

J'ai personnellement écrit dans plusieurs de mes articles que des milices (**) ''Interahamwe'' mamassan dirigées par les bourreaux chargé des basses œuvres (***) d'IOG (Général Zakaria Cheik Ibrahim, numéro 2 de l'armée djiboutienne, Colonel Mohamed Djama ''Berger'', chef de la garde républicaine et colonel Hassan Said Kaireh ''Hassan-Madobe'', chef des services secrets, pour ne nommer que ceux-là) étaient à pied d’œuvre dans la région frontalière depuis 1988 (voir les photos de ces 3 sanguinaires à la fin de mon article). J'ai aussi dit plus d'une fois que ces ''Interahamwe'' ont comme base de repli et de ravitaillement les camps de réfugiés de la région frontalière, en territoire djiboutien, entre Loyada et Guestir. J'ai également écrit que ces bandes de hors-la-loi sont entièrement financées avec l'aide internationale, directement (nourriture, abris, habillement, etc,) ou indirectement (armement destiné originellement à la pacification de la Somalie, autre équipement militaire, etc.).
J'ai aussi tenté d'éclairer la lectrice ou le lecteur sur le pourquoi de cette milice et de ses opérations. Il faudrait peut être que je revienne là-dessus car une mise à jour s'impose... Ismaël Omar Guelleh a grosse modo 2 objectifs clairs.

1) Un objectif à long terme.

IOG met tout en branle pour que les gadas ne s'attachent à leur terre ancestrale. Il veut garder cette population dans le sous-développement forcé en instaurant un régime de terreur permanente. En effet, les populations gadabourci qui vivent dans cette région sont condamnées au nomadisme et à la précarité à cause de l'ingérence du régime de Beit-El-Wali. Elles ne peuvent envoyer leurs enfants à l'école, ni se livrer à la pêche (leurs embarcations sont confisquées par la garde côtière djiboutienne) ni à la culture maraîchère (tous les marchés leur sont hermétiquement fermés) ni à l'exploitation des très réputés marais-salants de Tokhoshi. Elles sont condamnées de vivoter d'un endroit à un autre dans le désert. IOG pratique la politique de la terre brûlée dans cette région! Nous y reviendrons sans aucun doute et nous apporterons des preuves accablantes.

Parallèlement à cela, dès l'indépendance de 1977, l'ex-président Gouled et son neveu IOG, ancien chef des services secrets et actuel président, ont ''rapatrié'' massivement la grande majorité des issa (surtout mamassan) de cette région et même... du monde entier. ''Kaarkii waa la bixinayaae, soo kulaala iyaa yidhaa''. À titre d'exemple, M. Robleh Olhayeh, notre indéboulonable ambassadeur à Washington est un ancien camionneur (kenyen?) qui n'a jamais vu Djibouti avant 1979.

Bien entendu derrière toute cette politique, IOG son cercle de proches avaient et ont toujours un seul et unique but : changer le poids démographique des différentes composantes ethnico-claniques en République de Djibouti en leur faveur et se créer ainsi une majorité absolue qu'ils n'avaient pas, à l'accession de notre pays à l'indépendance nationale. À ce sujet, faut-il mentionner que le résultat du premier recensement complet financé par la communauté internationale à la veille de l'indépendance (1981) en a en donné la preuve. C'est la raison pour laquelle il n'a jamais été publié!

Aujourd'hui, les sources d'IOG et ses hyènes se tarissent. Alors, ces voyous veulent conquérir la région côtière frontalière riche en ressources halieutiques et hydrologiques et, en hydrocarbures notamment pour essayer de s'attirer de nouveaux capitaux. IOG a essayé d'acheter les urnes à Zeilah et à Lughaya (cf. dernières élections législatives). Ses ''candidats'' (des fonctionnaires de ses services secrets) ont mordu la poussière. Les acteurs de ce changement inattendu? Des intellectuels et une jeunesse gadabourci qui n'ont plus rien à perdre.

Mais IOG n'est pas bon perdant. 35 ans de vie de mangeocratie sans concurrence sérieuse, ça gâte! Alors, notre homme joue le tout pour le tout. ''Cette région sera à moi ou à personne'' semble être son credo. Voilà pour l'objectif à long terme. Alors, continuons.

2) L'objectif à court terme.

En fait, cette vision du long terme dont j'ai parlé plus haut n'est pas le fruit de la cogitation d'IOG. Ce nombriliste caractériel n'en a pas le profil. Ce sont d'autres dans sa cour (dont des mercenaires gadas) qui sont chargés de cette sale besogne car le roi des hyènes a des impératifs bien plus urgents et pressant: les législatives à venir.

Au risque de me répéter, j'ai déjà annoncé comme bien d'autres que la tâche serait très difficile lors du prochain scrutin. Le roi des hyènes n'a plus les moyens de ses ambitions. Il a perdu l'habitude de délier les cordons de sa bourse pourtant bien garnie et... grillé toutes ses cartes de crédit. Résultat, il ne peut plus payer ses fonctionnaires, ses militaires, ses barbouzes...  Ses promesses à une jeunesse en proie à un chômage endémique et à une population laissée à son sort ne trouvent plus oreille.

Et, comme si tout cela ne suffisait pas, une nouvelle classe de leader frappe à ses portes. Ceux du pays s'organisent avec les moyens de bord et ceux de la diaspora retournent à la maison. Il y a péril dans la demeure.

Devant cette nouvelle donne, IOG fait feu de tout bois. Il veut détourner coûte que coûte l'attention d'une population djiboutienne qui vient montrer chaque jour un peu plus son hostilité à la dictature des hyènes. Dans un geste d'ultime désespoir, il veut rallier au moins une majorité d'issa en se présentant comme le garant de leur suprématie dans la sous-région et pour cela... Il a besoin d'un bouc émissaire. Et... selon sa logique quel clan peut être plus désigné que les gadas, ''L’ennemi héréditaire''?

Car selon sa logique, ses oncles maternels, les gadas, ne contrôlent aucune armée. Ils ont été gardés loin de tous les cercles de pouvoir et étouffés économiquement, depuis au moins les années 50. Ils ne présentent aucun risque, toujours selon sa logique. Ils sont donc une proie facile pour ses ''Interahamwe'' qui n'en feront qu'une bouchée...

En conclusion, selon la logique du roi des hyènes et ses hyènes conseillères, pour la énième fois depuis la création de la Côtes française des Somalis (ancien nom donné justement par les gadabourcis à Djibouti rebaptisé Territoire Français de Afars et des Issas avant de se nommer République de Djibouti en 1977) les gadabourci font encore le frais de la bêtise et de la petitesse d'esprit de certains dirigeants comme IOG.

Leur martyr ne se limite pas à la seule fameuse zone frontalière de non-droit. Ces derniers jours, on rapporte également la disparition de plusieurs personnes (surtout de jeunes hommes d'origine gada) dans les quartiers de Djibouti-ville, même. Est-ce coïncidence?

Notre pays a deux fonds de commerce: sa position géostratégique et sa vocation de ''havre de paix''. Il semble qu'IOG et ceux qui le soutiennent oublient cela.

Hassan Aden
hassan.aden@ncf.ca


(*)  Article original en langue somalie sur la situation à Loyada (en date d'hier):
http://www.burcoonline.com/view.php?id=8068


(**) Les Interahamwe constituent la plus importante des milices rwandaises créées dès 1992 par le MRND, parti du président Juvénal Habyarimana, au Rwanda. Interahamwe signifie « ceux qui combattent ensemble » en kinyarwanda. Ces milices sont responsables de la plupart des massacres pendant le génocide en 1994. Source Wikipédia
Vous comprendrez facilement l'allusion.


(***) Les photos du trio sanguinaire :
Ces criminels patentés et IOG partagent tous des liens de parenté très étroies avec les gadabourci de la région côtière. Pour la postérité, voici leurs visages car leur dossier est entaché de sang de djiboutiens (afar, gadabourci, issa, etc.) Ils sont la tête, le trésor et la main du mal.

Gén. Zakaria (mamassan): la tête












Hassan Madobe (mamassan): le trésorier
















Med Djama (mamassan): la main


Commentaires

  1. Ce sont les ISSAS qu'il faut blâmer pas ces 3 "jaahils" : Moi je redis encore une fois "A LA FIN CE SONT LES ISSAS QUI VONT TOUT PERDRE". ATENTION!!!!

    RépondreEffacer
  2. Les Gadas sont-ils condamnés à, éternellement, être les vassaux des Issas?????? La Vie ou la Mort, une bonne fois pour toutes....

    RépondreEffacer
  3. le fait est incontestable: Le régime tribal institué à Djibouti en 1977, a confisqué l’indépendance nationale au bénéfice de tous les Issas de la corne d'Afrique. De ce fait nous assistons à un règne sans partage de la communauté issa à Djibouti même si la concentration des pouvoirs et des richesses au sein de cette communauté a pris avec le temps un forme clanique puis familiale.
    Cela étant, il semble que certains issas de l'oppositions seraient prêts à reconnaître l'erreur et à s'entendre avec les autres communauté sur la réparation des préjudices subis ainsi et sur l'édification d'une nation sur la base d'un Etat démocratique garantissant un partage équitable des pouvoirs et des richesses entre toutes les composantes nationales, légalité de chance à tous les citoyens ainsi qu'un développement régional harmonieux.
    Ce qui serait la la solution la plus raisonnable. Car à défaut les Issas seraient les plus grands perdants de la situation à laquelle nous conduit tout droit la politique du pyromane Régional Ismail Omar Guelleh: guerre ethnique et scission.

    RépondreEffacer
  4. Zeila appartient aux ISSAS, bon gré mal gré, et continuera de le démeurer. Quand à Djibouti, ex territoire des AFARS et des ISSAS, vous êtes que des hôtes, comportez vous ainsi ou vous irez enterrer vos cadavres à Borama comme en 1949. Vous n'êtes que des faibles sans aucune ardeur au combat et sans honneur. .

    RépondreEffacer
  5. vive issas la terre de zeila nous appartiens personne ne nous chasera on va se battre jusqu a la mort nos territoire zeila

    RépondreEffacer
  6. Tellement peu de Issa en territoire Awdal , que veulent ils se rebelles contre des gada 100 fois plus nombreux qu'eux , en plus ils osent revendiquer zeilah ^^, vraiment les Issas ont pourri djibouti jusqu'a la moelle et veulent faire de même en Awdal. Nous gadaboursi de Lughaya jusqua Awbere et Shinile nous vous disons ne nous faites pas prendre les armes même si vous êtes nos frêres , ça ne nous empêchera jamais de vous foutre une raclée et ça vous le savez depuis la nuit des temps.

    RépondreEffacer

Publier un commentaire

Messages les plus consultés de ce blogue

Qui est quoi?

Comme je m'y attendais un peu, mon article sur les autochtones de Djibouti a provoqué une avalanche de réactions. Certaines ont été laissées en commentaires dans le blog lui-même (je vous laisse le soin d'y jeter un coup d'œil) et d'autres m'ont été envoyées directement sous forme de courrier électronique. J'ai même reçu quelques menaces (indirectes). J'ai donc jugé bon de revenir sur le sujet non pas pour changer de cap, mais pour le maintenir! Chers compatriotes, ce qui est bien dommage, c'est que la plupart des réactions proviennent de parfaits anonymes. Ce genre d'attitude me rappelle les «shadirré» , ces tristement célèbres indics qui dénonçaient les leurs aux français pendant les années de la lutte pour l'indépendance, en se cachant derrière un voile noir (shadir). Ceux qui se cachent sont des «shadirré». Rien de moins. Sinon pourquoi cachent-t-ils leurs identités? Pourquoi cachent-t-ils leurs visages et leurs noms? C'est simple.

Qui est prêt pour remplacer IOG?

En lisant ici et là l'actualité sur notre pays, en provenance aussi bien du régime que de toutes les oppositions, une question m'est venu à l'esprit : « qui est prêt à remplacer IOG, aujourd'hui? ». Certains souriront. Moi, pas! Voici pourquoi. Chers compatriotes de gré ou de force, un jour, IOG va partir . Rappelez-vous : Menghistu, Syad Barreh, Arap Moi, Hassan Gouled... Ils sont tous partis. D'une manière ou d'une autre. Si M. IOG partait aujourd'hui, qui pourrait le remplacer sans heurt. Sans violence. Sans une autre guerre civile. Sans verser une goutte de sang. Cette question m'a beaucoup cuisiné, tellement la réponse est loin d'être évidente, pour moi en tout cas. Qui est assez rassembleur tout étant crédible? Qui a un passé sans taches? Qui est compétent et honnête, à la fois?.. Qui mérite d'être notre prochain président? Dans notre région troublée, des hommes comme Syad Barreh et Menghistu ont quitté le pouvoir par la porte de servi

L’attentat du Café de Paris: Chonologie des événements

Le jeudi 27 septembre 199 0, vers 19heures, 4 hommes arrêtent un taxi pour demander au chauffeur de les conduire au lieu dit «Jaman-Cas»* où ils auraient un véhicule en panne. Arrivé à destination, le conducteur est purement et simplement ligoté par les 4 passagers. Ce n’est pas tout: son véhicule fut volé par les 4 malfaiteurs. Le chauffeur, «Carrabloo» de son surnom est donc laissé attaché, là-bas. Aux environs de 21 heures, l’attentat du Café de Paris est commis. Plusieurs dizaines de personnes (essentiellement française) sont blessées à des degrés plus ou moins grave et deux enfants innocents y perdent la vie: un petit cireur de chaussures djiboutien et un petit français. Selon les premiers témoignages, ceux qui ont commis cet acte à la fois lâche et ignoble, «ont lancé plusieurs grenades et pris la fuite à bord d’un taxi». Ces premiers témoins avaient donné une description sommaire du véhicule et des ses 4 occupants. «Une recherche» est lancée… Autour de 20 heures