Passer au contenu principal

Djiboutii.net est de retour.

L'actualité au pays et dans la sous-région est riche ces temps-ci. Ismaël Omar Guelleh défraie les chroniques outre-frontières. Il est en train de régionaliser ses problèmes personnels et cela aux risques et aux périls de la très fragile paix de la région. Trois événements le pressent. Il ne peut plus attendre.

Le premier événement est un malheur familial qui ne doit réjouir aucune personne humaine. Son beau-frère Djama Mahamoud Haid vient de décéder. Innaa Lilaah wa Innaa Ileyhi Rajicuun. En plus de la perte tragique de ce proche, Guelleh vient de perdre son argentier. Au pays, tout le monde le sait. Le défunt était le seul au courant du contenu et de la localisation des différents comptes chiffrés, ouverts un peu partout dans le monde, au nom du dictateur. Malheureusement, foudroyé par une rupture d'anévrisme, Djama n'aurait pas eu le temps d'informer IOG de la situation de ses finances off-shore. Ces finances vont sûrement connaître disparution, trous et ponctions importantes à l'instar des Mobutou et autres dictateurs africains de ce monde.

Le second événement est l'urgence créée par les élections législatives de ce févier 2013. Même s'il compte encore sur son classique plan de bourrage des urnes qui a toujours fait mouche, aujourd'hui le locataire du bunker de Haramousse voit rouge. Pourquoi? Le militant a quitté la maison RPP et consort et... Il y a beaucoup de défections ou trahisons attendues dans son état-major à cause des promesses sans lendemain. De plus, l'opposition se réorganise et les parties satellites (PND, PSD, etc.) ne sont plus aussi fiables que d'habitude. De nombreux contre-pied sont donc à prévoir.

Le troisième événements est le sacré coup porté à son influence régionale. Cheikh Sharif, une pure création et un associé de Guelleh a mordu la poussière à Mogadicio et le nouveau président, Hassan Cheikh Mohamoud, prend du gallon. Il vient de rencontrer le président Obama dans le bureau ovale. Oh! Que notre dicatateur n'aime pas ça!

À Addis-Abéba, Meles Zenawi, un autre allié sûr, n'est plus et Hargueisa ne sait plus ou donner de la tête dans ses relations avec Haramouss... Dans la région et dans le monde, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Guelleh voit rouge!

Il lui faut sortir un nouveau lapin de son grand chapeau magique. Hélas, après 35 ans de prestidigitation continue, il ne lui reste plus de gentil lapin. Il semble qu'au fond ce chapeau magique, il sorte quelque chose de pas beau (et qui pourrait de lui couper les doigts ou peu être plus).
Lui qui n'est habitué ni à la mauvaise surprise ni au combat à armes égal, panique et, dans un dernier geste désespéré, il met le feu à la baraque. Il exporte son conflit au delà de ses frontières pour rallier les issa derrière lui. Car les quelques fidèles cousins (Ismaël Tani, le général Zakaria, Hassan Madobeh, le colonel Berger) et les quelques mercenaires éthiopiens, somalilandais et djiboutiens qui lui restent ne sont pas assez nombreux pour le faire gagner. Guelleh cherche donc par tous les moyens à aligner les issa derrière lui... Son implication à Zeilah et sa guerre contre ses oncles maternels, les gadabourci, c'est pour cette seule et unique raison : aligner les issa derrière lui.

C'est dans ce contexte explosif que j'ai pu réunir une poignée de bénévoles motivés pour relancer et faire fonctionner Djiboutii.net (prononcer : Djibouti eye dot net). Ces derniers sont au pays ou à l'étranger. Ils sont prêts à conserver l'esprit de Djiboutii.net, "cette autre voix pour les sans-voix" djiboutiens. Ils sont prêts à ne plus rester silencieux sur les agissements de ce dictateur démoniaque qui brûle leur pays: Djibouti. Bon courage à ces jeunes de la relève. Et à eux, la barre de Djiboutii.net.

Hassan Aden
hassan.a.aden@nfc.ca

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Qui est quoi?

Comme je m'y attendais un peu, mon article sur les autochtones de Djibouti a provoqué une avalanche de réactions. Certaines ont été laissées en commentaires dans le blog lui-même (je vous laisse le soin d'y jeter un coup d'œil) et d'autres m'ont été envoyées directement sous forme de courrier électronique. J'ai même reçu quelques menaces (indirectes). J'ai donc jugé bon de revenir sur le sujet non pas pour changer de cap, mais pour le maintenir! Chers compatriotes, ce qui est bien dommage, c'est que la plupart des réactions proviennent de parfaits anonymes. Ce genre d'attitude me rappelle les «shadirré» , ces tristement célèbres indics qui dénonçaient les leurs aux français pendant les années de la lutte pour l'indépendance, en se cachant derrière un voile noir (shadir). Ceux qui se cachent sont des «shadirré». Rien de moins. Sinon pourquoi cachent-t-ils leurs identités? Pourquoi cachent-t-ils leurs visages et leurs noms? C'est simple.

Qui est prêt pour remplacer IOG?

En lisant ici et là l'actualité sur notre pays, en provenance aussi bien du régime que de toutes les oppositions, une question m'est venu à l'esprit : « qui est prêt à remplacer IOG, aujourd'hui? ». Certains souriront. Moi, pas! Voici pourquoi. Chers compatriotes de gré ou de force, un jour, IOG va partir . Rappelez-vous : Menghistu, Syad Barreh, Arap Moi, Hassan Gouled... Ils sont tous partis. D'une manière ou d'une autre. Si M. IOG partait aujourd'hui, qui pourrait le remplacer sans heurt. Sans violence. Sans une autre guerre civile. Sans verser une goutte de sang. Cette question m'a beaucoup cuisiné, tellement la réponse est loin d'être évidente, pour moi en tout cas. Qui est assez rassembleur tout étant crédible? Qui a un passé sans taches? Qui est compétent et honnête, à la fois?.. Qui mérite d'être notre prochain président? Dans notre région troublée, des hommes comme Syad Barreh et Menghistu ont quitté le pouvoir par la porte de servi

L’attentat du Café de Paris: Chonologie des événements

Le jeudi 27 septembre 199 0, vers 19heures, 4 hommes arrêtent un taxi pour demander au chauffeur de les conduire au lieu dit «Jaman-Cas»* où ils auraient un véhicule en panne. Arrivé à destination, le conducteur est purement et simplement ligoté par les 4 passagers. Ce n’est pas tout: son véhicule fut volé par les 4 malfaiteurs. Le chauffeur, «Carrabloo» de son surnom est donc laissé attaché, là-bas. Aux environs de 21 heures, l’attentat du Café de Paris est commis. Plusieurs dizaines de personnes (essentiellement française) sont blessées à des degrés plus ou moins grave et deux enfants innocents y perdent la vie: un petit cireur de chaussures djiboutien et un petit français. Selon les premiers témoignages, ceux qui ont commis cet acte à la fois lâche et ignoble, «ont lancé plusieurs grenades et pris la fuite à bord d’un taxi». Ces premiers témoins avaient donné une description sommaire du véhicule et des ses 4 occupants. «Une recherche» est lancée… Autour de 20 heures