Mon ami et collègue Ahmed Assoweh Rirache a été rappelé par le Très Haut, il y a déjà plus d'un mois, maintenant. À ce propos, je me permet de présenter mes condoléances les plus sincères à la famille, aux proches et aux amis de ce grand djiboutien sans oublier ses enfants que j'ai connu tous petits et son épouse Zeinab Ali Dini. À tous et à toutes, Samir iyo imaan. Innaa Lilaah wa Inna Ileyhi Rjicuun.
Ahmed Assoweh Rirache était prof d'Éducation Physique et Sportive. Il était aussi moniteur-instructeur diplômé de plusieurs sports nautiques dont la planche à voile et la plongée sous-marine. Quel enseignant ou enseignante de sa génération n' a pas connu cet homme de cœur, de compassion et d'engagement communautaire? Son sourire énigmatique est dans toutes les mémoires. Inna Lillaah wa inna Ileyhi rajicuun. Puisse le le Très Haut le placer parmi les bienheureux. Amin.
Quant à moi, quoi de plus normale que de lui rendre un hommage non pas juste avec des mots, mais avec un peu plus... J'ai cherché et trouvé une vidéo présentant Ahmed ''dans ses œuvres'' à Arta-Plage. Dans cette vidéo, Il est en train de faire le baptême de plongée sous-marine à deux enseignants français venus du département du Vaucluse (France). Il fait du bénévolat au profit de Patrick Jean, conseiller pédagogique et Dominique Fournier, inspecteur, venus à Djibouti en 1993 dans le cadre d'un projet de jumelage entre 25 écoles primaires de la circonscription d'Apt de ce département français et l'école du Q.5 que je dirigeais, à l'époque.
Ahmed Assoweh nous avait fait don de son temps et de l'utilisation de son matériel de façon tout à fait désintéressée.
Dans cette vidéo, en dehors du maître Assoweh, des deux collègues français et de moi-même, d'autres collègues ainsi que mes 2 enfants aînés apparaissent (Ibrahim ''indho-biyo'', directeur de l'école de Ouéah, Ibrahim et Ibtihal, instituteurs à l'école du Q5).
J'ai dû gratter le fond de mes tiroirs à souvenirs pour produire ce document. Cela a pris du temps en conversion, en numérisation et en montage.
Repose en paix Ahmed. Comme disait Victor Hugo, tu creusé ton sillon et semé ta gerbe.
Hassan Aden
hassan.aden@ncf.ca
Chant pluie
RépondreEffacerMon pays est à la recherche de son visage perdu
Mon pays est en quête du temps de ses débuts
De sa voix, née du soleil et du mystère de l’infini
De son cri de naissance, dissipé, désormais honni
Des chantres du moment, marqueurs de crépuscules
''Le petit peuple dans la nuit’’ est le refrain adoré
De ces commis du roi qui sans cesse bousculent
De leur infâme mélodie ce chant d’hier raturé
Des seules pages qui subsistent de l’histoire
De ce peuple malmené, si loin de sa mémoire
Étouffé par ces prophètes a la parole sache tout
Qui déplacent de bout en bout ce mal en nous
Les voila qui s’amusent de nos mouvements
Hors champ, hors temps, sorties de leur raison
Dignités bafouées s’adonnent au vil du moment
Les horizons sont horrifiés de ce viol sans nom!
Ma terre est rugueuse mais son reflet est lisse
Doux et innocent comme le visage de la jeunesse
Mon pays a faim mais manque d’appétit face
A ce plat garni, dont le bon goût est de surface
Ma terre est tonnerre, volcan, et fougue
Elle est aussi encens, mélodie poétique
Insoumise, éloquente, que nul joug
Ne soumettra à la raison despotique
Quand la raison saigne sur l’autel
De la mémoire, les femmes du ciel
Sanglent les blessures du destin
Avec la brise douceur du matin
Sur le chemin de la démence
Les femmes soignent les rêves
Abimés, desséchés de l’enfance
L’imprégnant de leur douce sève